Mal voir coûte très cher
Les frais de lunettes peuvent être élevés. Pourtant, on ne choisit pas de mal voir! L’AI intervient parfois pour les enfants.
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Bon à Savoir
05.11.2003
Suzanne Pasquier
Maeva, 5 ans et demi, souffre d’une acuité visuelle réduite de 50% à l’œil droit, à laquelle s’ajoute un fort astigmatisme (défaut de la courbure). Elle porte donc des lunettes, avec une occlusion sur l’œil gauche pour faire travailler le droit. Grâce à ces soins, Maeva peut vivre normalement et sa vision a toutes les chances de s’améliorer dans les années à venir.
Cela dit, le montant des frais médicaux pèse lourd sur le porte-monnaie de ses parents, qui payent l...
Maeva, 5 ans et demi, souffre d’une acuité visuelle réduite de 50% à l’œil droit, à laquelle s’ajoute un fort astigmatisme (défaut de la courbure). Elle porte donc des lunettes, avec une occlusion sur l’œil gauche pour faire travailler le droit. Grâce à ces soins, Maeva peut vivre normalement et sa vision a toutes les chances de s’améliorer dans les années à venir.
Cela dit, le montant des frais médicaux pèse lourd sur le porte-monnaie de ses parents, qui payent la quote-part (10%) sur les fréquents contrôles de la vue, ainsi qu’une grande partie des frais de lunettes. Malgré la conclusion d’une assurance complémentaire, ils se retrouvent en effet avec une facture de plus de 600 fr. à régler (une paire de lunettes et une paire d’appoint pour le soleil).
Congénital
Le problème de Maeva est reconnu comme une affection congénitale par l’assurance invalidité (AI), qui
refuse néanmoins toute prestation, car elle considère l’acuité visuelle de la fillette comme suffisante. «En résumé, l’AI considère que Maeva n’est pas assez aveugle, commente sa maman, Sandra Gillard, quelque peu désabusée. Il est par ailleurs inadmissible que l’assurance
maladie ne prenne pas en charge la totalité des frais de lunettes de nos enfants, qui n’ont pas choisi de naître avec des défauts de la vue! »
Le système de santé se montre effectivement peu généreux envers les myopes, presbytes et autres astigmates. Voici, néanmoins, un tour d’horizon des prestations accordées par l’AI, l’assurance de base et les complémentaires.
>L’AI
¬ Jusqu’à 20 ans maximum: l’AI rembourse les frais liés à une infirmité congénitale. L’acuité visuelle réduite ne donne droit à des prestations que si la vision corrigée ne dépasse pas 20% (à un œil).
¬ Dès 20 ans: l’AI passe
le relais à l’assurance maladie pour les infirmités congénitales. L’AI rembourse rarement aux adultes des frais médicaux liés à la vue. Mais elle prend par exemple en charge certaines opérations de la cataracte.
>L’assurance de base
¬ L’assurance maladie obligatoire rembourse le traitement des maladies de l’œil, mais elle se montre restrictive pour les «aides visuelles», c’est-à-dire les lunettes et les verres de contact. L’ordonnance sur les prestations (OPAS) accorde aux assurés 200 fr. une fois par an jusqu’à 18 ans, puis 200 fr. tous les cinq ans, après déduction de la franchise.
¬ L’OPAS se montre plus généreuse dans certains
cas, dits «spéciaux»: elle octroie 200 fr. par an à tous (même aux adultes) et par œil lorsqu’une modification de la réfraction est due à une maladie, ou lorsqu’une nouvelle paire de lunettes est nécessaire à la suite d’une opération.
¬ Dans certains cas (dont les très fortes myopies), les lentilles de contact sont remboursées à raison de 300 fr. par œil tous les deux ans si l’acuité est nettement améliorée par rapport aux lunettes. Dans de rares cas, l’OPAS se montre encore plus généreuse.
>Les complémentaires
La plupart des caisses maladie incluent les frais de lunettes et de verres de contact dans un «pack» appelé «petites complémentaires». Mais l’offre varie sensiblement d’une caisse
à l’autre.
Le VermögensZentrum (VZ), une société indépendante de services financiers, a établi pour Bon à Savoir une comparaison des prestations des principales caisses en matières de lunettes et verres de contact (voir le tableau ci-contre). Avant de conclure une «petite complémentaire», il faut cependant vérifier si les prestations susceptibles de vous intéresser valent le montant de la prime (de 15 à 30 fr. par mois environ).
Suzanne Pasquier