En 2005, le seuil d’accès au 2e pilier avait été abaissé pour permettre aux employés à faible revenu de se constituer un capital de prévoyance: 140 000 salariés à temps partiel ou cumulant de petits jobs, dont 110 000 femmes, en ont profité.
Les mathématiciens tirent un bilan positif de cette révision pour un tiers d’entre elles, qui toucheront une retraite plus confortable qu’une modeste rente AVS. Il est mitigé, en revanche, pour les femmes qui auraient, de toute façon, touché des prestations complémentaires (PC). Car, à la retraite, elles auront droit à une rente du 2e pilier, mais verront les PC réduites en conséquence.
Et cela, après avoir cotisé pendant toute leur carrière, ce qui aura encore rogné leur modeste pouvoir d’achat!
Ce changement a toutefois d’autres effets qu’il convient de ne pas négliger. Le 2e pilier ne porte pas que sur la retraite, mais offre aussi une meilleure protection en cas d’invalidité et de décès. Or, pour les petits revenus, 1 franc est 1 franc.
Intégrer les femmes à la prévoyance professionnelle leur confère ensuite davantage de dignité que les PC, qui gardent un relent d’assistance. En cas de divorce, elles auront en outre leur pion à jouer. Des aspects certes invisibles sur des graphiques, mais qui valent leur pesant d’or.
Claire Houriet Rime