L’hiver s’installe, et avec lui son cortège de rhumes, toux et sinusites. Pour se prémunir au mieux, il faut prendre soin de son système immunitaire. Sur recommandation de la Société suisse des pharmaciens (pharmaSuisse), nous avons demandé conseil à Yvan Laedermann, pharmacien responsable à Lausanne. Celui-ci nous a proposé une sélection de méthodes simples et souvent naturelles pour lutter contre les refroidissements saisonniers (voir ci-contre).
Il ne s’agit bien sûr pas de prescriptions à suivre à la lettre, mais de quelques pistes dont l’une ou l’autre vous sera peut-être utile cet hiver. Avant toute cure préventive de ce type, il convient d’en discuter d’abord avec son pharmacien.
Si les thérapies préventives peuvent être efficaces, Yvan Laedermann précise que la meilleure prévention consiste en une bonne hygiène de vie. Alimentation équilibrée et exercices physiques sont les piliers d’une santé rayonnante. Les compléments alimentaires ne font d’ailleurs qu’apporter des substances que l’on reçoit déjà lorsqu’on respecte une bonne alimentation, composée en grande partie de fruits et légumes.
On confond souvent la grippe et les refroidissements. Leurs symptômes sont similaires, mais le virus de la vraie grippe engendre en outre une forte fièvre, des frissons, l’apparition de maux de tête, des douleurs musculaires et articulaires.
Seul le vaccin est efficace pour prévenir la grippe. Il est conseillé de le faire avant le mois de décembre, mais il peut toujours être effectué après coup si l’on n’a pas encore été touché par l’épidémie. La protection est efficace quinze jours après la vaccination
et dure six mois. Elle est particulièrement recommandée pour les plus de 65 ans et les personnes à risque.
Compléments vitaminés
Indispensables au bon fonctionnement de l’organisme, les vitamines se trouvent normalement dans l’alimentation. En hiver, la vitamine C est particulièrement importante. Mais inutile d’en surconsommer: le corps retient uniquement la quantité dont il a besoin et rejette le surplus via l’urine.
La vitamine C a un effet antioxydant important qui protège les cellules et l’ADN des attaques des radicaux libres.
Les vitamines A, D, E et K ne s’éliminent pas aussi facilement que la vitamine C. Il faut donc éviter un surdosage, qui pourrait être nocif. Les compléments vitaminés respectent cependant les valeurs journalières recommandées. Le besoin en vitamine C est accru chez les fumeurs, qui consument littéralement leurs réserves.
Selon le pharmacien, prendre un mélange d’antioxydants (la vitamine E et le sélénium, un oligoélément, en font également partie) est plus intéressant que la prise d’un seul, même plus soutenue. L’huile de foie de morue, remplacée de nos jours par l’huile de foie de flétan en gélules pour des questions de confort gustatif (p. ex. Halibut), est un remède vieux comme le monde, mais qui est toujours d’actualité pour un apport en vitamines A et D.
Les compléments vitaminés se prennent généralement en cure pendant un à deux mois (type Centrum et Supradyn ou, dans les produits naturels, les gammes de Burgerstein et Biorganic).
Acides aminés
Il existe quantité de compléments en acides aminés (Dynamisan, Revitalose, Biostimol, etc.). Ceux-ci, présents dans l’alimentation, sont nécessaires en plus grande quantité lorsque le système immunitaire est mis à contribution. Ces produits, qui favorisent la régénération des cellules, peuvent agir ponctuellement comme fortifiants en cas de surmenage, de fatigue, de surcharge physique et mentale, mais aussi durant les périodes de convalescence.
Oligothérapie
Pour bien fonctionner, l’organisme a besoin de minéraux et de métaux intervenant en très petites quantités. Il s’agit des oligoéléments qui, malgré leur faible quantité, sont néanmoins indispensables puisqu’ils contribuent à renforcer le système immunitaire.
Située entre l’homéopathie et l’allopathie classique, l’oligothérapie se base sur un traitement utilisant les minéraux et métaux en quantités diluées. Parmi les méthodes reconnues, le spécialiste cite par exemple le mélange cuivre-or-argent (Cu Au Ag) d’Oligosol. Une ordonnance médicale est nécessaire pour ce type de produits.
Aromathérapie
Contrairement à la phytothérapie qui se sert de certaines parties d’une plante pour soigner, l’aromathérapie utilise les extraits aromatiques des plantes, à savoir les huiles essentielles. Celles du melaleuca (arbre à thé), de l’eucalyptus, du camphre notamment, sont très utilisées en hiver. Diffusées dans l’air ambiant, les huiles essentielles sont capables de détruire les germes qui s’y trouvent (attention toutefois à ne pas en abuser, car elles peuvent devenir nocives à haute dose). En inhalation, les huiles essentielles détruisent les pathogènes présents dans les voies respiratoires. On connaît aussi l’aromathérapie utilisée en baumes, comme le Pulmex ou le Vicks.
Phytothérapie
L’utilisation de plantes médicinales, ou phytothérapie, peut elle aussi contribuer à rester en bonne santé. Une cure bien connue est celle à base de la fleur Echinacea purpurea ou échinacée, avec un produit comme Echinaforce qui peut se prendre pendant deux mois au maximum. Elle doit stimuler l’organisme en cas de tendance au refroidissement. Selon Yvan Laedermann, on ne sait pas exactement comment cette plante agit sur l’organisme, mais les effets cliniques ont cependant bel et bien été démontrés.
Homéopathie
Effet placebo ou davantage? L’homéopathie (dilution à dose infinitésimale d’une formule) est reconnue par le pharmacien pour avoir des effets, certes improuvés, mais néanmoins réels. Hormis les innombrables remèdes spécifiques, il existe des mélanges spécialement concoctés pour les maux de l’hiver, comme l’Oscillococcinum. Utilisé en prévention d’état grippal, il se prend une fois par semaine. Plus souvent en cas de refroidissement avéré.
Premiers symptômes, que faire?
Si, malgré tous les efforts entrepris pour rester en forme, vous commencez à avoir la goutte au nez ou la gorge qui pique, il existe quelques astuces pour reprendre le dessus sans forcément déclencher l’armada médicale. Hormis les nombreux remèdes de grands-mères les plus populaires, Yvan Laedermann, pharmacien, propose trois astuces jugées efficaces. Evidemment, si les symptômes persistent ou s’aggravent (fièvre, douleur, etc.), il convient alors de se rendre chez le médecin pour passer à un traitement plus ciblé.
Maux de gorge
En cas de début d’angine, qui dans la plupart des cas est d’origine virale et non bactérienne (comme la redoutée angine à streptocoques), il existe un remède tout simple. En effet, la médecine a découvert un effet antiviral au célèbre antidouleur qu’est l’aspirine (acide acétylsalicylique). Au lieu de l’avaler directement, il convient alors de se gargariser (avec un comprimé effervescent ou une poudre dilués dans de l’eau) ou même – mais le goût est moins agréable – de sucer un comprimé. De cette manière, l’action sur la gorge sera parfaitement ciblée.
Rhume
Contre les premiers symptômes de rhume et de sinusite, le pharmacien propose un remède de phytothérapie à base de racine de gentiane comme, par exemple, le Sinupret. Celui-ci permet notamment de décongestionner le nez et d’en favoriser l’écoulement.
Bronchite
Pour les débuts de bronchite ou de sinusite, il existe des solutions basées sur l’aromathérapie, telles que le Sibrovita. Les huiles essentielles sont conditionnées sous forme de gélules et contiennent notamment de l’eucalyptus, de la fleur d’oranger et du citron. Cela permet de favoriser l’écoulement des sinus et l’expectoration des bronches.
YAC