L’efficacité énergétique des appareils électriques est une source de préoccupation croissante. En Suisse, son affichage sur l’étiquetteEnergie a été rendu obligatoire pour les principaux appareils électroménagers et les lampes domestiques en 2002 déjà. Si les exigences ont évolué depuis, un palier supplémentaire a été franchi le 1er janvier 2012.
Calquées sur l’Union européenne (UE), les modifications concernent uniquement l’étiquetteEnergie des réfrigérateurs, des congélateurs, des lave-linge et des lave-vaisselle. Trois nouvelles catégories d’efficacité énergétique font leur apparition: A+, A++ et A+++. L’échelle s’étend désormais de A+++ pour les appareils très économes à D pour les plus gourmands.
Parallèlement, ces étiquettes mettent davantage en évidence la consommation d’énergie annuelle (en kW/h) et le niveau sonore (en dB). Plus précisément, pour les réfrigérateurs et les congélateurs, la capacité totale de tous les compartiments est désormais mentionnée. Et, pour les lave-linge, la nouvelle étiquette indique la consommation annuelle d’eau et d’énergie pour 220 cycles standard à 40 et à 60°C.
Ces changements ne valent pas pour tous les appareils. Les sèche-linge, les fours, les climatiseurs et les ampoules conservent, pour l’heure, l’ancienne classification (qui va de A à G). En revanche, les téléviseurs qui, jusqu’ici, n’étaient pas soumis à l’étiquetteEnergie obligatoire doivent désormais s’y conformer et répondre aux nouvelles exigences (lire encadré).
Fiabilité relative des étiquettes
La nouvelle étiquetteEnergie, comme l’ancienne, est cependant sujette à caution. En effet, les fabricants fournissent eux-mêmes les informations qu’ils désirent sans être soumis au contrôle d’un organisme indépendant. Une récente étude européenne menée sur les congélateurs et les réfrigérateurs, a démontré que 57% des appareils ne respectaient pas les cinq critères de leur classe énergétique. En prenant uniquement en compte leur consommation d’électricité, 23% ne correspondaient pas aux exigences requises. Un comble, sachant que la norme européenne tolère une marge d’erreur de 15%, permettant ainsi de hisser en toute légalité un appareil d’une classe à l’autre.
De toute évidence, le consommateur ne dispose pas d’informations totalement fiables pour faire son choix. La meilleure option? Comparer la consommation d’énergie annuelle (kWh) des appareils plutôt que la classe et la couleur qu’ils font miroiter sur leur fameuse étiquette.
Yves-Noël Grin
TÉLÉVISEURS
Une étiquetteEnergie en trompe-l’œil
Depuis le 1er janvier 2012, toutes les TV exposées en Suisse doivent être pourvues d’une étiquetteEnergie, dont l’échelle s’étend de A, pour les plus économes, à G pour les plus énergivores. La consommation des appareils dépend toutefois de leur configuration. Or, comme l’ont récemment révélé nos confrères belges de Test-Achats, la classe énergétique des téléviseurs est le plus souvent calculée en mode standard (ou home mode), qui n’offre pas la meilleure qualité de l’image.
Pour obtenir un rendu aussi bon qu’au magasin, l’utilisateur choisira un mode optimisé avec, pour conséquence, une augmentation de la consommation. Celle-ci est estimée à 10 W pour les écrans les plus économiques. Elle peut aller jusqu’à 100 W pour les modèles plasma.
Le label énergétique s’avère donc peu réaliste, à moins qu’on accepte de regarder la télé en mode standard pour privilégier l’écologie à la qualité de l’image. Dès lors, il convient de rétrograder le label énergétique d’une classe pour les écrans LCD et de deux, voire de trois classes, pour les écrans plasma.