Les risques du colportage
Avant d’accepter les services d’un artisan ambulant, il vaut mieux demander un devis ailleurs. Témoignage.
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Bon à Savoir 06-1999
09.06.1999
Ellen Weigand
Bluette Schindelholz n’utilisera plus les services d’un colporteur. Elle se retrouve en effet avec des meubles abîmés, mais aussi délestée de 2000 francs! Cela par un artisan ambulant de France voisine qui lui a «rafraîchi» ses meubles en cuir avec un produit spécial, et «retapissé» deux fauteuils.
Le «rafraîchissement» n’a pris que deux heures à l’artisan. Résultat: le cuir est encore plus défraîchi et taché qu’avant. Pour 2500 fr. de plus, l’homme a aussi...
Bluette Schindelholz n’utilisera plus les services d’un colporteur. Elle se retrouve en effet avec des meubles abîmés, mais aussi délestée de 2000 francs! Cela par un artisan ambulant de France voisine qui lui a «rafraîchi» ses meubles en cuir avec un produit spécial, et «retapissé» deux fauteuils.
Le «rafraîchissement» n’a pris que deux heures à l’artisan. Résultat: le cuir est encore plus défraîchi et taché qu’avant. Pour 2500 fr. de plus, l’homme a aussi «retapissé» deux fauteuils. «C’est une véritable catastrophe! rapporte la retraitée vaudoise. L’étoffe, que je n’ai pas pu choisir, est de mauvaise qualité, les boutons n’ont pas été replacés, des clous de 2 cm et des morceaux de l’ancien tissu dépassent sous les sièges. Bref, ils sont fichus.»
Elle refuse donc de payer. Quand l’homme se fâche et l’insulte, elle menace d’alerter son voisin policier. Alors, il tourne les talons disant qu’il lui offre le travail. Contacté par Bon à Savoir, l’artisan n’a pas voulu s’expliquer, ni discuter d’un éventuel arrangement pour les dommages subis.
«Je me suis faite bêtement avoir, admet Mme Schindelholz. C’est pourquoi je veux mettre en garde d’autres clients éventuels.» Car, comme le note Jean-Pierre Crettenand, chargé de prévention à la Police cantonale vaudoise: «Beaucoup de gens utilisent ainsi la crédulité humaine, notamment des personnes âgées.»
Mais les dénonciations sont rares selon la Police vaudoise du commerce. En cas de litige on peut certes entamer une procédure civile, comme pour tout contrat. Mais cela n’en vaut souvent pas la peine, vu les coûts que cela implique. Et quand le colporteur vit à l’étranger, ces démarches sont encore plus compliquées.
Dans tous les cas, lorsqu’un artisan sonne à votre porte, demandez-lui sa patente, obligatoire, qu’il soit Suisse ou étranger. Et avant d’accepter un travail, renseignez-vous, p.ex. chez un artisan de votre quartier, sur les tarifs en vigueur ou demandez-lui un deuxième devis. E.W.