Les supermarchés suisses ont partiellement fait profiter leurs clients de l’abandon du taux plancher par la BNS, le 15 janvier 2015. Notre pointage du 26 janvier montre que le prix de notre panier – composé d’une vingtaine de produits importés – a chuté, en moyenne, de 5,1% en l’espace d’une année. Les efforts consentis par les enseignes ne sont pas égaux pour autant: Aldi (-6,8%), Migros (-6,4%), Denner (-5,7%), Lidl (-4,2%), Manor (-4,2%) et Coop (-3,1%).
Le commerce de détail n’est pas le seul à avoir joué le jeu. Etabli par l’Office fédéral de la statistique (OFS), l’indice suisse des prix à la consommation (IPC) montre que les marchandises importées sont globalement moins chères (-3,8%) en décembre 2015 qu’en décembre 2014. Aussi bien les voitures neuves (-4,6%), les motos (-9,7%), les instruments de musique (-6,7%) que l’électronique grand public (-10%) ont su revoir leur copie.
Pas à la page, la mode
Tous les secteurs ne peuvent pas en dire autant. Selon l’OFS, le prix des vêtements – dont 77% sont importés selon une étude du Credit Suisse – et des chaussures a respectivement augmenté de 0,6% et de 1,4%. Président de Swiss fashion stores – l’associasion des magasins de mode suisses – Armin Haymoz n’explique pas comment l’OFS arrive à de tels chiffres: «Le secteur de l’habillement subit une forte pression concurrentielle. Il ne peut pas se permettre de maintenir des prix élevés!»
Les enseignes que nous avons approchées ont des explications diverses. Andreas Brügger, qui s’exprime au nom des chaînes de mode Schild et Globus, conteste lui, aussi, ces chiffres: «Selon la marque et le fournisseur, le prix des vêtements de la zone euro a chuté de 4 à 12%.» Même son de cloche chez Dosenbach et Ochsner qui indiquent que leurs chaussures ont, en moyenne, baissé d’un pourcentage «à deux chiffres».
Le dollar a bon dos
De leur côté, Vögele, H&M, C&A et Zara prétendent que la majorité de leurs assortiments est achetée en dollars, hors de l’Europe. Pourtant, selon l’Administration fédérale des douanes, seulement 12,6% des vêtements et des chaussures importés entre janvier et novembre 2015 étaient facturés en billets verts contre 62,5% en euros…
Yves-Noël Grin / Thomas Lattmann