«L’œuf suisse, d’ici, délicieux, naturellement.» Voilà pour le slogan. Ce qu’il ne dit pas, c’est que les poules suisses ne pourraient pas produire 1,13 milliard d’œufs par année sans importations de soja, un fourrage riche en protéines. Les statistiques de 2020 de l’Union suisse des paysans montrent qu’au moins trois œufs sur quatre sont dépendants de ce fourrage étranger. Le soja importé en Suisse arrive à 90% d’Italie, d’Allemagne et d’Europe de l’Est, selon les autorités douanières. Et 15 000 tonnes sont importées directement du Brésil où la culture du soja est responsable de la déforestation et de l’utilisation massive de pesticides. Quand elles sont élevées en plein air, les poules mangent aussi du trèfle, des insectes et des vers, ce qui permet de réduire de 5% l’apport de fourrage concentré. Le soja est également autorisé en bio, mais il ne peut pas provenir d’outre-mer. Même Demeter admet le soja étranger. Mais les éleveurs sont tenus de nourrir leurs poules avec 20% de fourrage produit à la ferme. A partir de 2025, cette proportion sera de 50%. dm / sp