Petit à petit, les Outlet Migros – cinq magasins outre-Sarine – font leur nid en Suisse romande. Après Sion en février 2009, c’est Romanel-sur-Lausanne qui a vu l’inauguration d’un magasin de ce type en décembre, tandis que d’autres ouvertures sont à l’étude. L’outlet, c’est la nouvelle manière de Migros de se débarrasser de ses invendus en centralisant leur liquidation sur quelques endroits. Une solution bénéfique en termes de coûts de manutention et qui libère de précieuses surfaces dans les succursales du détaillant. Outre les articles non alimentaires, qui n’ont pas pu être totalement écoulés dans les magasins, l’assortiment se compose de produits excédentaires provenant du stock central du géant orange. Il comprend aussi des surplus achetés à d’autres fournisseurs et un approvisionnement régulier de «prix bas permanents» de marques introuvables à Migros, de même qu’une gamme estampillée «Outlet», limitée pour l’instant à la charcuterie. L’assortiment est cependant restreint: on ne trouve dans les rayons ni fruits frais, ni légumes, ni pain. On vient dans un outlet pour y dénicher de bonnes affaires, mais pas avec sa liste de commissions.
Ces minibazars (500 m2 à Romanel) n’ont donc pas pour vocation première de faire barrage aux hard discounters, la gamme M-Budget y étant dévolue, mais bien de liquider à bon compte les invendus. C’est indéniablement avantageux pour Migros, mais l’est-ce aussi vraiment pour le consommateur?
Bilan mitigé
Pour le savoir, nous avons fait un pointage en comparant les prix de neuf produits avec ceux que nous avons relevés chez Denner, Aldi, Coop et dans des succursales Migros classiques. Les résultats sont mitigés. Pour trois produits, l’Outlet de Romanel est le meilleur marché, mais il est le plus cher dans cinq autres cas (voir tableau).
Tout n’est donc pas intéressant. Les articles provenant des invendus du géant orange – par exemple la mayonnaise dans notre tableau – figurent parmi les plus attractifs, parce qu’ils sont liquidés à la moitié du prix original, et même au quart lorsque leur la date de péremption approche. Des offres avantageuses, pour autant bien sûr que la marchandise soit consommée avant d’être périmée.
Outre l’alimentaire, le textile occupe une part importante des rayons de l’Outlet Migros. Dans ce domaine, la comparaison est difficile, puisque l’offre d’Aldi est très limitée et celle de Denner inexistante.
Sébastien Sautebin