On raconte que Casanova, le célèbre séducteur, consommait une quarantaine d’huîtres par jour… Leur aspect, leur consistance, l’art de les déguster (les yeux dans les yeux) comptent sans doute beaucoup dans la formation de ce mythe du produit aphrodisiaque.
Certes, l’huître est riche en zinc, un oligo-élément qui entre dans la composition de la testostérone (hormone masculine). Mais à ce jour, aucune étude scientifique n’est venue confirmer le bien-fondé de ce mythe!
Diététiquement correct
Quoi qu’il en soit, les huîtres ont d’autres vertus parfaitement reconnues. Elles sont riches en protéines, mais pauvres en matières grasses, donc peu caloriques (70 kcal pour 100 grammes).
On l’a dit, l’huître constitue aussi une source importante en zinc (22 mg pour 100 g). Cet oligo-élément intervient entre autres dans la fabrication d’hormones (testostérone, insuline, hormones de croissance, etc.) et renforce le système immunitaire.
Non contente d’être riche en zinc, l’huître est également bourrée d’iode, de sélénium, de manganèse, de cuivre, de fluor, etc. Elle contient aussi des vitamines: B12, A et E.
Riche en fer, l’huître en contient deux fois plus que la viande. Mieux, son fer est extrêmement bien absorbé par l’organisme, car sa chair contient aussi de la vitamine C, ce qui est exceptionnel pour un aliment non végétal. En effet, 100 g d’huîtres nous apportent 8 mg de vitamine C, deux fois plus que le raisin!
Attention à la fraîcheur
Mais pour bénéficier de tous ces nutriments, il faut être très attentif à la fraîcheur de ce fruit de mer. Une huître qui bâille est bonne à jeter. Après ouverture, son corps doit être ferme et dodu, baignant dans un liquide limpide qui dégage une odeur agréable.
Une fois ouverte, il faut consommer l’huître dans les trois heures. Non ouverte, elle se conserve pendant 10 jours au frais (entre 1 à 5°C), dans son emballage d’origine (la bourriche) ou dans un linge humide, mais jamais dans une boîte hermétique, car elle ne pourrait plus respirer.
Pendant les mois sans r, la consistance des huîtres change. Elles deviennent laiteuses et molles: cela correspond à leur période de reproduction. Elles ne sont pas plus grasses, mais contiennent du sucre. Moins appétissantes, ces huîtres restent tout de même comestibles.
Enfin, avant de jouer les Casanova, on s’entraînera à ouvrir les huîtres: le mercurochrome n’est pas du tout aphrodisiaque…
Doris Favre
diététicienne diplômée