Du vélomoteur stylisé au scooter, en passant par la moto, les deux-roues ne craignent pas de mettre les doigts dans la prise. En Suisse, ils sont près de 4000 engins électriques à sillonner silencieusement les routes, dont une bonne moitié aux couleurs de La Poste. Sur la trentaine d’exemplaires disponibles, huit modèles testés par l’Empa, le laboratoire de recherche interdisciplaine des EPF, témoignent de la disparité de l’offre.
Pas cher le kilomètre
Du plus avantageux au plus coûteux, la différence frise les 9000 fr. C’est que les caractéristiques des huit cobayes diffèrent sensiblement (voir tableau). Les mini-shoppers badgés Meili sont réservés à un usage urbain avec une vitesse maximale (30 km/h) aussi limitée que leur autonomie. A l’autre bout de l’échelle, le Vectrix VX1 concurrence les scooters 125 cm3 en avalant sans faiblir l’autoroute Lausanne-Genève.
C’est à la pompe, ou plutôt à la prise, que les véhicules électriques se distinguent d’abord. Pour six des huit modèles à l’essai, on parcourt 100 km en déboursant moins de 1 franc d’électricité. Et, si l’on convertit en essence la consommation réelle d’énergie, le gain est notable, à l’exemple du Vectrix VX1 qui ne brûle que 0,7 l/100 km contre 4 l/100 km pour un scooter traditionnel.
Autonomie surestimée
Si les dépenses en carburant s’annoncent avantageuses, l’autonomie ne promet pas de virées prolongées. D’autant que les données d’usine ont tendance à pécher par excès d’optimisme. Deux modèles ont laissé les essayeurs en rade avant d’atteindre la distance vantée sur catalogue. Et les mesures attestent que, lors qu’un constructeur annonce une autonomie variable, mieux vaut se fier à la valeur minimale pour s’éviter toute panne sèche! Aussi, il est essentiel pour l’utilisateur de disposer d’un indicateur de niveau de charge précis.
Comme le rappellent les spécialistes de l’Empa, l’autonomie dépend principalement du type de batterie. A ce titre, ils déconseillent d’opter pour des modèles équipés d’accumulateurs au plomb. De plus en plus généralisées sur le marché, les batteries lithium-ion ont une capacité, un rendement et une durée de vie supérieurs. Un cran au-dessus encore, les batteries lithium-phosphate de fer (LiFEPO4) qui ont, de surcroît, l’avantage de conserver leur puissance par basse température.
L’Empa a également examiné les huit véhicules sous l’angle de l’écobilan. En prenant en considération toute leur durée de vie – fabrication, utilisation et élimination – le constat est sans appel: «Un scooter électrique produit huit fois moins de gaz à effet de serre qu’un modèle à essence et quatre fois moins qu’une VW Golf», détaille le spécialiste Marcel Gauch.
L’intérêt écologique des motos électriques n’a d’ailleurs pas échappé à SuisseEnergie qui a mis sur pied un programme de promotion baptisé «NewRide» (www.newride.ch). Par le biais d’un projet de recherche, NewRide recherche 300 utilisateurs qui bénéficient de mesures incitatives dans sept villes suisses dont deux romandes. A Lausanne, les Services industriels subventionnent 15% du prix d’achat du scooter jusqu’à hauteur de 1000 francs. A Neuchâtel, le Service des transports prend 10% à sa charge jusqu’à concurrence de 700 francs.
Autre avantage non négligeable, les rabais accordés par plusieurs compagnies d’assurances sur les primes RC (jusqu’à 50%) et casco (jusqu’à 25%) des deux-roues électriques. Si l’agence EcoCar (www.infovel.ch) en dresse la liste, mieux vaut toujours se renseigner auprès de son assureur.
Daniel Jaggi / yng
Pour télécharger le tableau comparatif, se référer à l'encadré au-dessous de la photo.