Les cigarettes gardent leurs sales secrets

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• 600 produits chimiquesPas de fumée sans additifsLa liste exhaustive des additifs présents dans le tabac — évalués à quelque 600 en Europe — est loin d’être connue. Et surtout, on ne sait pas lesquels sont utilisés par quelles marques et en quelle quantité. Impossible, dès lors, de dire si une cigarette est plus nocive qu’une autre. «C’est en plus inutile», remarque Jacques Cornu, responsable de la consultation Stop tabac du CHUV. Car de toute manière, le tabac tue...» C’est vrai, mais les fabricants nous roulent quand même dans la farine. Et ceci en toute légalité! Voici quelques exemples d’additifs, autorisés par la loi suisse:• L’ammoniaque: les fabricants prétendent qu’il s’agit d’un arôme inoffensif. Or, en transformant la nicotine en gaz, l’ammoniaque favorise son absorption par l’organisme.• Le propylène glycol: cet humectant ajouté dans le tabac reconstitué augmente également la diffusion de la nicotine dans le cerveau.• Le cacao: il contient 1% de théobromine, qui dilate les bronches et rend la fumée plus facile à inhaler.• La coumarine: en Suisse, une plante aromatisante contenant de la coumarine (teneur max. 1%) peut être incorporée au tabac. Or, la toxicité de cette substance pour le foie et ses effets cancérigènes sont bien connus.Source et documentation sur les additifs: www.ash.org2e encadréteneur en goudron et nicotineLes légères sont grilléesSi la loi autorise la mention «doux» ou «léger» lorsqu’elle se rapporte à l’arôme, les fabricants ont joué sur les mots pour faire croire que fumer «light» est plus sûr. Mais c’est une idée fausse! «En passant aux légères, le fumeur tire plus et inhale la fumée plus profondément, explique Jacques Cornu, responsable de la consultation Stop tabac du CHUV. De nouvelles formes de cancer touchant des alvéoles périphériques des poumons sont donc apparues.» Une nouvelle directive de l’Union européenne devrait bientôt interdire ces appellations trompeuses.Autre problème: les teneurs en goudron et en nicotine n’indiquent pas ce que contient une cigarette, mais ce que le fumeur est censé inhaler. La mesure est effectuée selon une méthode validée par une norme internationale. Avantage: tous les fabricants l’utilisent, ce qui permet au consommateur de comparer. Déclarations trompeusesMais ces normes se révèlent très éloignées des habitudes réelles du fumeur, a récemment dénoncé 60 millions de consommateurs. En utilisant des paramètres plus réalistes, le magazine français a en effet trouvé des valeurs deux à cinq fois plus élevées que celles déclarées pour les cigarettes légères et jusqu’à onze fois supérieures pour les ultra-légères.