Pointé du doigt pour l’addiction qu’ils entraînent parfois et la violence contenue dans certains titres, les jeux vidéo n’en restent pas moins un divertissement aux apports multiples. Pour nous en rendre compte, nous avons rencontré Niels Weber, psychologue spécialisé en hyperconnectivité, afin d’évoquer trois aspects positifs du «10e» art pour les enfants et leurs parents.
1.Le développement de compétences
Plusieurs études ont montré que la pratique des jeux vidéo favorisait le développement de certaines aptitudes et permettraient ainsi d’accroître la créativité des enfants dans des activités comme le dessin et l’écriture. La majorité des titres faciliterait en outre la perception de l’espace et l’orientation géographique. Une étude récente de l’OCDE sur l’éducation constate même un lien entre divertissement vidéoludique et performances en mathématiques.
Plus spécifiquement, les jeux d’action seraient bénéfiques aux capacités visuelles et à la concentration. Ceux de stratégie font, eux, travailler la mémoire et l’esprit de gestion, tandis que les jeux collaboratifs tendent à développer les compétences sociales.
Pour Niels Weber, si ces études sont intéressantes, il faut néanmoins garder les pieds sur terre: «Les jeux vidéo peuvent, certes, jouer un rôle de facilitateur, mais il ne faut pas croire que les enfants deviendront des génies une fois installés devant un écran.» Le plus important, c’est avant tout que la pratique soit inscrite dans un contexte plus large d’activités. Le jeu vidéo devient alors un outil éducatif complémentaire.
2.Une collaboration parents-enfants
De nombreux parents ont déjà goûté aux joies de la manette durant leur propre enfance. Et, si leur progéniture s’y intéresse désormais, peut-être est-ce le moment de s’y remettre! D’après le psychologue, accompagner l’enfant dans son expérience vidéoludique est en effet une très bonne idée (lire encadré). C’est une opportunité de développer sa relation sous un angle ludique différent.Contrairement à la télévision, il s’agit d’un passe-temps actif. Il offre l’occasion de repérer les intérêts et les facilités de l’enfant et permet également d’identifier les difficultés auxquelles il pourrait être confronté.
3.Une ouverture à la culture
Le jeu vidéo est au carrefour de différents arts: le cinéma, la musique, la littérature, etc. Il peut donc devenir une porte d’entrée vers une culture plus générale. Evidemment, comme pour tous les médias, il y a d’incontestables effets de mode. Certains enfants se contentent alors malheureusement de deux ou de trois titres à grand succès (la série des FIFA, par exemple). Pourtant, en s’attardant sur des titres plus originaux, on remarque vite qu’ils fourmillent de références culturelles riches et diverses.
Bernard Utz
Conseils
Les jeux sous contrôle
➛Avant l’achat: se renseigner sur le contenu du jeu: quel est l’âge suggéré par la classification PEGI («Des jeux vidéo violents vendus à des mineurs», BàS 12/2013)? Pourquoi l’enfant s’intéresse-t-il à ce titre? Quels mécanismes sont utilisés?
➛Découvrir le jeu avec l’enfant: la difficulté est-elle adéquate? A-t-il besoin d’aide ou d’explications?
➛Cadrer l’utilisation: si l’enfant ne parvient pas à gérer raisonnablement ses moments de jeu, il ne faut pas avoir peur de le frustrer. Poser des limites en fonction de la durée moyenne d’une partie et avertir à l’avance de la fin d’une session de jeu.
➛Durée par jour: la Société suisse de pédiatrie déconseille l’utilisation d’écrans pour les moins de 3 ans. Pour les plus grands, il est recommandé de limiter l’usage à des tranches de 15 minutes et de ne pas dépasser deux heures par jour, toute activité numérique confondue.
➛Horaires: éviter les séances avant les classes et les devoirs: le jeu vidéo fait concentrer l’attention sur une tâche précise, contrairement à l’école. Sa pratique est également déconseillée avant le coucher pour éviter l’excitation qu’elle provoque.