Il n’y a presque pas une édition de Bon à Savoir dans laquelle la mésaventure de nos lecteurs ne trouve son épilogue dans l’erreur avouée des enseignes impliquées. Erreur: ces six petites lettres, sans hampe ni jambage, auraient-elles l’effet magique de l’excuse?
Prenons un exemple, celui des promotions au compte-goutte. Ne vous êtes-vous jamais trouvé devant un rayon d’articles à prix cassés, entièrement vide? Un de nos lecteurs a voulu aller plus loin. Il ne s’est pas contenté d’un seul point de vente, il a mené son enquête des deux côtés de la Sarine et sur internet pour arriver à la conclusion que l’article bradé qu’il convoitait était épuisé avant même d’être livré dans les succursales! Outré, il a donc contacté notre rédaction. L’enseigne s’est confondue en explications et tentatives de rattrapage.
Mais, au fond, elle reconnaît l’erreur… et, comme toute erreur, elle serait pardonnable si elle était unique.
Or, notre expérience et vos témoignages démontrent que cette situation n’est pas un cas isolé, quelle que soit la société impliquée.
Quelques pages plus loin, dans ce même numéro, un lecteur souhaitait acquérir l’abonnement général CFF sénior pour le prix de 2000 fr., montant imprimé comme tel sur le bon de commande. Erreur! Il coûte en réalité 2680 fr.
Que l’erreur soit avérée ou non, elle est très vite brandie pour excuser une situation inconfortable. Et si les consommateurs faisaient de même? Ils seraient très vite traités d’escrocs, de voleurs, de fraudeurs…
Nous n’irons pas jusque-là avec les enseignes que nous épinglons dans nos colonnes, mais profitons ici – à quelques jours des vacances d’été – de nous rappeler cette locution latine, prêtée parfois à Sénèque: errare humanum est, perseverare diabolicum: l’erreur est humaine, persévérer est diabolique!
Bonne lecture et très bel été!
Zeynep Ersan Berdoz