A l’arrivée des beaux jours, Carole Megroz a reçu plusieurs catalogues offrant des appareils dits pour l’épilation définitive. La jeune Vaudoise ayant «hérité» de sa maman «sa pilosité très fournie», s’est alors demandée si ces derniers étaient aussi valables que ceux des esthéticiennes. «Sont-ils utilisables sans risque? Les poils disparaissent-ils réellement après deux ou trois fois?» écrit notre lectrice.
Réponse de Raffaella Giaquinto, esthéticienne au salon Sandy’s à Lausanne et vice-présidente de l’Association suisse des esthéticiennes CFC: «Les appareils à électrolyse vendus aux particuliers ne sont pas très efficaces, et parfois même dangereux: les fabricants expliquent mal leur utilisation, le courant fourni est insuffisant pour faire coaguler le poil et il est très difficile pour un non-professionnel de pénétrer correctement le follicule (réd. le canal du poil). Deux de mes clientes se sont gravement brûlées avec ces appareils qui peuvent provoquer des brûlures similaires à celles d’une cigarette.»
Sans douleur
L’épilation électrique consiste à introduire une aiguille dans le follicule pour y envoyer un courant électrique à haute fréquence, dosé en fonction du poil. La papille dermique (à la sortie du follicule) coagule sous l’effet du courant. Le poil coagulé est alors extrait à la pincette. «C’est juste un peu agaçant», rassure Mme Giaquinto. Le courant à haute fréquence développe un important effet thermique dans les tissus, mais provoque également une inexcitabilité neuro-musculaire – d’où, pas de douleur.
«Aucun appareil n’élimine les poils en trois utilisations, relève la spécialiste. Il faut 10 à 20 traitements par follicule, qu’on peut effectuer à un rythme d’une, voire deux fois par semaine, de préférence en hiver. Car exposer la peau traitée au soleil gêne la cicatrisation, provoquant des marques.»
La méthode convient à toute zone à épiler: jambes, bras, aisselles, lèvre supérieure, sourcils, et, pour les hommes, nuque et dos. «D’ailleurs, toujours plus d’hommes jeunes se font épiler», rapporte la spécialiste.
Contre-indications: troubles hépatiques, diabète, varices, pacemaker, grossesse – «à la future mère d’en prendre la responsabilité» – ou personnes ayant souffert d’une hépatite virale.
«En moyenne, le prix est de 75 à 80 francs l’heure, mais il varie selon les instituts et les régions», note Mme Giaquinto. Certains proposent de servir de modèle aux apprentis, et ne facturent que le prix du matériel.
Ellen Weigand
LES AUTRES MÉTHODES
Pour la première épilation, utilisez plutôt la cire
Conseillé:
– Les cires: chaudes, froides et tièdes, en institut et à la maison. La cire est appliquée puis, après un moment, arrachée. Elle accroche le bulbe des poils, qui diminuent, voire disparaissent à la longue à certains endroits. Utilisable sur tout le corps; mais sous les aisselles, cela peut enflammer les ganglions. L’esthéticienne recommande les appareils distribuant la cire chaude, en respectant les indications de température pour éviter les brûlures. Cette méthode est conseillée aux jeunes filles qui commencent à s’épiler.
Repousse: 3 à 4 semaines.
Déconseillé:
– L’Epilady et autres appareils qui arrachent le poil mécaniquement, car ils l’arrachent mal. Il repousse plus dru et s’incarne souvent. Très douloureux pour certains.
Repousse: environ 15 jours.
– Rasoirs électriques ou à lames: la méthode qui fortifie le plus les poils.
Repousse: 2 jours.
– Crèmes dépilatoires: à appliquer durant quelques minutes, puis à ôter en rinçant ou avec une spatule. Très agressives, ces crèmes risquent de provoquer des allergies (à tester avant sur un petit bout de peau).
Repousse: 2 jours.
– Poudres décolorantes: appliqué trop brièvement, l’oxydant décolore mal. Appliqué trop longtemps, il brûle la peau. Mme Giaquinto conseille de faire ces décolorations que chez des professionnels.