Internet regorge d’informations médicales. Le moteur de recherche Goggle n’affiche pas moins de 495 000 résultats francophones pour le mot «santé», dont 113 000 rien que pour la Suisse.
Toutefois, comme dans d’autres domaines, les informations diffusées ne sont pas toujours fiables. Et comme il s’agit de votre santé, il est encore plus indispensable que pour d’autres sites Web de pouvoir juger de leur qualité. Pour éviter la désinformation voire des accidents, voici les principaux points à vérifier*:
@ Identifier auteur et sources
Avant tout, il faut connaître l’auteur du site et ses sources. Car en un seul clic, on peut passer de l’information scientifique d’une université à des pages commerciales ou d’associations militantes. Demandez-vous donc toujours: Qui est l’auteur du site? Quel est son lien avec ce site? Est-il un expert du domaine? Qui contribue au financement du site? Quelle est la nature du site – universitaire, industriel, institutionnel, associatif, etc.?
@ Dates précises
Les données médicales sont souvent vite périmées et leur actualisation est donc primordiale. Un bon site devrait ainsi mentionner la date rédactionnelle des contenus, celle de la mise en ligne et de la mise à jour.
@ But et pertinence
Le but d’un site médical devrait toujours être clairement décrit, afin que l’internaute sache comment utiliser au mieux l’information. Si un site prétend, par exemple, traiter un sujet tel l’obésité, mais qu’il n’en parle que superficiellement et s’attache surtout à vendre un produit dit amaigrissant, il n’est probablement pas pertinent, mais à but commercial.
@ Gare aux résultats extraordinaires
Le scepticisme est de rigueur lorsqu’un site met en avant des résultats fabuleux.... Un article sur un type particulier de nouvelle thérapie anticancéreuse devrait ainsi décrire, dans un langage simple, la méthodologie utilisée pour en vérifier l’effet, son étendue (nombre de participants, durée, etc.) et ses limites, ainsi que renvoyer vers d’autres travaux qui corroborent les résultats.
Méfiance aussi lorsque des bases scientifiques, des principes médicaux largement acceptés ou des politiques de santé publique sont attaqués sans fondement réel.
@ Profil demandé
Si vous devez fournir des données personnelles, le site doit clairement indiquer pourquoi et l’utilisation qui pourrait en être faite. Et vous devriez pouvoir en interdire la transmission à des tiers.
@ Liens pas garantis
Le lien d’un site vers un autre ne signifie pas toujours une recommandation de qualité, chaque site évoluant en permanence. De même, un lien vers un site correct peut lui-même contenir d’autres liens vers des pages beaucoup moins recommandables.
Il n’existe, hélas, pas encore de véritable label de qualité pour les sites médicaux. La Fondation Health on the
Net (HON, voir rubrique Conso-Web ci-contre) a certes conçu un code de conduite et un logo qui peut être apposé sur les sites consacrés à la santé lorsqu’ils en respectent les principes. Toutefois, n’importe quel webmaster peut utiliser ce logo, qu’il observe ou non les principes...
@ Outils online
On trouve aussi des outils pour apprécier un site médical. Ils jugent on-line les pages sur la base de critères formels. Si les critères sont remplis, il est probable que le contenu soit aussi crédible. Le plus simple des outils d’appréciation, c’est celui de Quick-Test (www.quick.org.uk), même s’il n’est qu’en anglais. Tout comme le IQ-Tool (hitiweb.
mitretek.org/iq/), et sa checklist impitoyable.
Enfin, il ne faut jamais oublier l’un des principes du code HON: l’information diffusée sur un site médical devrait toujours être destinée à encourager, et non à remplacer, les relations existantes entre patient et médecin.
Ellen Weigand
*Etude détaillée sur:
www.sante.gouv.fr