Quand il était enfant, mon père, âgé de 86 ans, recevait, en tout et pour tout, une orange à Noël. C’était d’ailleurs l’unique occasion d’en manger pour les douze frères et sœurs de la famille, qui se transmettaient leur maigre garde-robe des aînés aux cadets.

Chez moi, le frigo est toujours plein et mes armoires débordent. Entre la jeunesse pauvre de mon père et ma vie actuelle, il y a eu les Trente Glorieuses et l’avènement, puis le triomphe de la société d...