Métrociné, le géant romand du grand écran vend ses billets au plein tarif de 16 fr. A 50% de ses clients du moins, car l’autre moitié profite de différents rabais (Movie-card, AVS, enfants, etc.).
En fait, le film en tant que tel n’est pas rentable. Comprenez que sans les marges contributives des bars et de la publicité, il faudrait payer 4,52 fr. de plus. «Je ne puis pas dire que cela m’enchante, commente Miguel Stucky, directeur de Métrociné, car, moi non plus, je n’aime pas les entractes. Mais la réalité est là: qui accepterait une augmentation de 28,2% pour un film sans interruption et sans introduction publicitaire?»
Pour étayer ses dires, Métrociné fournit une décomposition du prix du billet reproduite dans le graphique ci-contre (100% = 20,67 fr. soit le prix réel du billet + bénéfice).
• Les charges directes engouffrent à elles seules 40,83% (8,44 fr.) des recettes:
– 27,62% (5,71 fr.) pour la location du film;
– 2,08% (0,43 fr.) pour la TVA;
– 10,26% (2,12 fr.) pour les taxes communales;
– 0,87% (0,18 fr.) pour les droits d’auteur musicaux.
• Frais de personnel: 21,48% (4,44 fr.)
• Frais généraux: 21,58%
(4,46 fr.):
– 16,4% (3,39 fr.) pour les charges locatives, assurances, etc.;
– 1,31% (0,27 fr.) pour l’entretien et la rénovation;
– 3,87% (0,80 fr.) pour la promotion et la publicité.
• Frais de structures: 2,47% (0,51 fr.).
• Amortissement: 9,10% (1,88 fr.)
• Résultat financier: 3,48% (0,72 fr.)
• mpôts: 0,29% (0,06 fr.)
• Bénéfice: 0,77% (0,16 fr.)
A noter que le léger bénéfice n’est possible, comme déjà dit, que grâce aux marges contributives du bar (1,47 fr. par billet) et de la publicité (3,21 fr.), qui rendent les recettes légèrement excédentaires par rapport au prix
de revient d’une place au cinéma.
C. C.