Pour préparer ses examens, Cécile s’était mise à manger du poisson à haute dose, car sa mère lui avait toujours dit que «c’est bon pour la mémoire». Pourtant, Cécile a échoué... Elle aurait pu ingurgiter tous les poissons du lac, rien n’y aurait changé: ses capacités intellectuelles seraient restées les mêmes.
Pourquoi manger du poisson rendrait-il intelligent?
Les premiers chimistes à avoir analysé le cerveau y ont découvert beaucoup de phosphore. Ils en ont conclu, trop rapidement, que pour bien fonctionner, le cerveau avait besoin de ce minéral en grandes quantités. Et de conseiller une alimentation riche en phosphore pour développer un esprit vif et une mémoire à toute épreuve.
Où trouve-t-on du phosphore?
Ce sel minéral est très répandu dans notre alimentation. On le trouve dans les viandes, les poissons, les légumineuses (soja, lentilles) et les produits laitiers.
Le risque de carence est très rare. On risque plutôt l’excès. En effet, le phosphore est ajouté sous forme de phosphates dans la charcuterie, les fromages à tartiner, les desserts industriels et les sodas. Sur les emballages, il peut figurer sous de discrètes appellations: E 338 à 341, ou E 450 à 452. Ces phosphates sont utilisés comme additifs pour mieux retenir l’eau, comme agents conservateurs et comme émulsifiants. Attention: un excès de phosphore peut réduire l’absorption du calcium par l’organisme et favoriser l’ostéoporose! Cependant, le phosphore est essentiel au bon fonctionnement de l’organisme. Avec le calcium, il sert à la construction de l’os. Il joue aussi un rôle fondamental pour la formation des membranes de nos cellules. Enfin, il intervient dans la production d’énergie rapidement disponible pour les cellules.
Et le poisson, dans tout ça?
Si le poisson ne rend pas intelligent, il est par contre intelligent d’en manger. Riche en protéines, il remplace avantageusement la viande. Sa faible teneur en matières grasses en fait un aliment de choix pour qui veut garder ou retrouver sa ligne.
Les poissons gras des mers froides sont sans doute les plus intéressants pour l’organisme (saumon, thon, anguille, maquereau) car ils sont riches en acides gras polyinsaturés de type oméga 3. Ces acides ont une double action:
- ils diminuent le mauvais cholestérol;
- ils préviennent la formation de caillots dans le sang (thrombose).
Soyez attentif à la manière de cuisiner votre poisson. Comme il a la fâcheuse tendance à pomper toute la graisse de cuisson, apprêtez-le avec un minimum de matières grasses: à la vapeur, en papillote, au four ou poché au court-bouillon. Mais n’hésitez pas à en mettre à votre menu deux à trois fois par semaine.
Doris Favre, diététicienne