Le pétrole joue au Yo-Yo
Le coût de l’essence est différent à Boudry et à Lausanne. Mais identique dans le bassin lémanique. Curieux, non? Explications.
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Bon à Savoir 09-1999
15.09.1999
Dernière mise à jour:
24.01.2023
Christian Chevrolet
Comme tous les automobilistes, Roger Liechti fait régulièrement le plein. Que le prix de l’essence soit fluctuant, il l’a bien compris. Que ce même prix soit plutôt à la hausse depuis le printemps, il en prend acte. Mais ce qui l’étonne, c’est que désormais toutes les stations affichent le même prix et que les modifications interviennent le même jour!
Notre lecteur a raison: alors qu’en 1995 encore,
il pouvait y avoir des écarts supérieurs à 10 ct./l entre
Comme tous les automobilistes, Roger Liechti fait régulièrement le plein. Que le prix de l’essence soit fluctuant, il l’a bien compris. Que ce même prix soit plutôt à la hausse depuis le printemps, il en prend acte. Mais ce qui l’étonne, c’est que désormais toutes les stations affichent le même prix et que les modifications interviennent le même jour!
Notre lecteur a raison: alors qu’en 1995 encore,
il pouvait y avoir des écarts supérieurs à 10 ct./l entre
les stations les plus chères et les plus avantageuses du bassin lémanique, ils ne dépassent guère le demi-centime aujourd’hui.
En fait, le prix du pétrole en Suisse dépend de trois facteurs: la bourse de Rotterdam (qui fixe tous les jours le prix de la tonne en dollar), le coût du transport jusqu’en Suisse (par voie fluviale de Rotterdam jusqu’à Bâle, puis par camions-citerne jusqu’aux stations) et le jeu de la concurrence.
Que les producteurs de pétrole s’entendent (ce qui est plutôt le cas ces temps), que le dollar soit à la hausse (idem), que les distributeurs suisses restent tranquilles (idem), et nous voilà avec tous les ingrédients d’une hausse annoncée.
Même prix qu’en 1985
Certes, cela ne représente qu’un petit 30% du prix affiché à la pompe, puisque l’Etat encaisse les 70 autres % sous forme de taxes et impôts. Mais cela suffit à expliquer une augmentation d’environ 12 ct. en moins de six mois. Cela dit, le prix de l’essence la plus vendue (sans plomb 95) est le même qu’en... 1985! Et il reste parmi les meilleurs marché d’Europe (1,72 fr. en Grande-Bretagne, 1,59 fr. en France par exemple)
Il existe pourtant des régions privilégiées. Le 3 septembre dernier, le litre d’essence sans plomb 95 de BP était vendu 1,235 fr. à Lausanne, mais 1,17 fr. à Boudry. Et il en va (souvent) ainsi de tout le littoral neuchâtelois. Cela semble tenir de la stratégie. Quelques stations éprouvent le besoin de se démarquer de la concurrence et jouent donc les prix bas pour attirer la clientèle. Ailleurs, cette petite guerre n’existe plus. Pourquoi? Mystère et boule de gomme!
Ciao la super!
Autre question de David Gyger, à Cressier: que vont faire les 150 000 automobilistes qui possèdent encore un véhicule fonctionnant à l’essence avec plomb, puisqu’elle va disparaître des stations à la fin de cette année?
Pour les véhicules datant d’après 1985, pas de problème: un simple réglage de moteur (pas très important, ni onéreux) et ils pourront sans autre fonctionner avec de l’essence sans plomb. Pour les voitures plus âgées, le réglage risque de coûter plus cher (changement de soupapes par exemple). Aussi presque toutes les stations vendront des additifs, à mélanger lors du plein avec l’essence sans plomb. Et certaines stations proposeront même des colonnes avec mélange automatique. Christian Chevrolet
