Acheter un chat 1400 fr. et le voir périr d’une maladie génétique un peu plus d’une année après, voilà la triste mésaventure arrivée à une de nos lectrices, Alexandra Manca, de Portalban. Son Maine Coon a été victime d’une déficience cardiaque, un problème qui semble être assez courant chez cette race.
Pourtant, ni l’éleveuse qui a vendu le chaton, ni l’association professionnelle dont celle-ci fait partie, n’ont pris la peine de répondre aux réclamations de notre lectrice. Elle n’a reçu que des courriers de la protection juridique, puis de l’avocat de l’éleveuse, qui l’accusaient de tenir des propos diffamatoires.
Sachant que plusieurs races d’animaux de compagnie souffrent d’anomalies génétiques plus ou moins importantes, que faire pour éviter ce genre de situation, douloureuse pour le porte-monnaie et difficile à vivre du point de vue affectif?
> S’informer d’abord
¬ Le premier conseil à suivre, lorsqu’on désire acquérir un chien ou un chat de race, est de ne pas se précipiter. Une fois le choix de la race arrêté, il faut recueillir un maximum d’informations, que ce soit sur l’internet, auprès de clubs ou d’associations tels que la Société cynologique suisse, pour les chiens (1). Cela devrait déjà permettre de savoir si une race connaît des problèmes génétiques récurrents et si les éleveurs ont pris des mesures pour les éradiquer au mieux.
¬ La deuxième étape passe par son vétérinaire ou celui de la Protection suisse des animaux (PSA) locale. Le praticien pourra se baser sur son expérience pour déterminer si une race est fragile ou fréquemment victime d’une maladie précise.
«Mais attention, car les vétérinaires ne se préoccupent pas toujours de savoir si les animaux qu’ils soignent sont munis d’un pedigree, nuance Louis Mayer, président de l’Association romande des éleveurs de chiens de race (2). Chaque race dispose d’un règlement d’élevage qui, justement, vise à éliminer les éventuelles tares, lesquelles continuent peut-être d’apparaître chez les animaux sans pedigree», ajoute-t-il.
> Vérifier par soi-même
¬ Une fois qu’on connaît les maladies qui risquent d’affecter l’animal choisi, une visite chez un ou plusieurs éleveurs est nécessaire. On peut ainsi se faire rapidement une idée du sérieux de son interlocuteur et vérifier que les lieux sont propres, que les animaux ont l’air en bonne forme et qu’ils sont bien soignés. On peut aussi, par exemple, demander les coordonnées d’anciens acheteurs et les contacter pour savoir s’ils sont contents de leur animal.
A ce stade, si l’éleveur rechigne à fournir ces renseignements ou à montrer ses installations, méfiance! Si ce n’est pas le cas, on peut songer à réserver un animal d’une prochaine portée.
¬ Lorsqu’on fait la connaissance de son futur chiot ou chaton, un contrôle visuel de son état de santé peut être réalisé, même sans connaissances vétérinaires. Il ne devrait ni avoir les yeux qui coulent, ni éternuer, ne pas avoir le pelage terne et se montrer plein de vitalité, sauf, bien sûr, s’il sort d’une sieste!
> Documents à exiger
¬ Au moment de l’acquisition, l’éleveur doit fournir à l’acheteur le pedigree de l’animal, son carnet de vaccination et un contrat de vente. C’est sur ce contrat que figurera toute clause ayant trait à une garantie sur l’état de santé de l’animal.
Mais attention aux délais car, dans le cas des problèmes cardiaques des chats Maine Coon, ceux-ci ne sont pas décelables dans les premiers mois de vie. Une garantie ne portant que sur six mois n’aurait que peu d’intérêt et il vaut mieux partir sur une base de deux, voire trois ans, par exemple.
> Bilan de santé
¬ Enfin, même si le courant a bien passé entre acheteur et éleveur et que l’on est convaincu de son sérieux et de la qualité de son travail, il est recommandé d’emmener rapidement son nouveau compagnon chez le vétérinaire, qui pourra effectuer un premier bilan de santé et programmer les vaccins complémentaires ou les rappels de ceux déjà reçus.
Jacqueline Favez
(1) tél. 031 306 62 62,
www.hundeweb.org
(2) tél. 021 881 17 95, www.chien.ch
Autres adresses: Fédération féline helvétique, tél. 021 652 95 78, www.ffh.ch et Cat Club romand, tél. 026 660 05 58,
www.catclubromand.com