Inventée dans les années 60, la brosse à dents électrique a suscité l’engouement avant de passer de mode au cours de la décennie suivante, victime d’une technologie encore boiteuse. Bottée en touche, elle signe un retour réussi dans les années 90 sous l’impulsion d’innovations majeures telles que les systèmes de brossage par mouvement rotatif ou par vibrations. A tel point qu’«aujourd’hui, acheter une brosse électrique n’est plus de l’ordre du gadget», souligne Laurence Demaurex, enseignante à l’école d’hygiénistes dentaires de Genève. Bien au contraire, «les modèles électriques sont même plus efficaces que les manuels, dans le sens où ils offrent automatiquement un nettoyage très dynamique grâce à un nombre élevé de mouvements par minute».
Plus ça tourne, mieux c’est
L’affaire se corse lorsqu’il s’agit de choisir sa brosse. Si le nombre de fabricants se compte sur les doigts d’une main, il existe presque autant de modèles que de bactéries sur une canine négligée, avec des prix faisant le grand écart entre une trentaine de francs et plus de 200 fr. Or, en grande surface, les vendeurs ne disposent pas toujours des connaissances nécessaires pour fournir des conseils d’achat pertinents.
Le mode d’alimentation constitue un premier critère de sélection. Laurence Demaurex déconseille les modèles d’entrée de gamme à piles. Leur utilisation s’avère peu écologique et coûteuse puisqu’il faut changer les piles tous les 200 brossages environ. Mieux vaut ainsi s’orienter vers les modèles à recharge par secteur, souvent plus puissants et rapides d’ailleurs. Leur prix varie notamment en fonction du nombre de mouvements par minute, de la possibilité de sélectionner la vitesse et des accessoires proposés. Une bonne brosse tourne généralement plus vite qu’un modèle bon marché, améliorant d’autant le brossage. Il n’est donc pas superflu de consentir un investissement un peu plus conséquent pour conjuguer qualité et flexibilité d’utilisation en matière d’accessoires et d’options.
Rotatifs et soniques
Le mode de brossage est un autre critère de choix. Il existe deux grandes catégories: les systèmes rotatifs et les vibratoires, dits soniques. Les premiers proposent de petits mouvements de brosse rotatifs très rapides, alors que le nettoyage se fait sous forme de vibrations de la brosse chez les seconds. Les deux systèmes sont efficaces, même si «les soniques ont un effet légèrement plus marqué, notamment en ce qui concerne la coloration des dents», estime Laurence Demaurex. Un avis confirmé par un test que nous avions réalisé l’an passé (lire BàS 06/2006*).
Cela dit, l’idéal serait de consulter un professionnel, dentiste ou hygiéniste dentaire. En établissant votre bilan dentaire et gingival, avec d’éventuelles contre-indications, ces derniers sont en mesure de définir l’achat qui vous convient le mieux.
Quoi qu’il en soit, il reste impératif de bien utiliser son matériel. Comme le rappelle Laurence Demaurex, «ce qui fait l’efficacité du brossage, c’est avant tout le brosseur». Avec une brosse manuelle, les mouvements avant-arrière, inadaptés à l’anatomie des dents, doivent être bannis car ils poussent les bactéries dans les espaces interdentaires et usent l’émail. Il en est de même pour les mouvements verticaux, qui «déplacent les bactéries en dessous de la gencive», à l’exception du mouvement rotatoire vertical de la gencive vers la dent, dit «du rouge vers le blanc». Notre spécialiste conseille d’effectuer des petits mouvements circulaires. Pour le brossage électrique, il est important de brosser une dent après l’autre en posant simplement la brosse contre la dent sans trop appuyer, faute de quoi on risque d’abîmer gencives et émail.
Ne perdez pas le fil
Rappelons finalement que «si l’on veut se brosser les dents à 100%, la brosse ne suffit pas». Il faut utiliser du fil dentaire, un cure-dent triangulaire ou une brosse spéciale pour les espaces interdentaires. Superflu? Si l’on veut éviter d’avoir une dent contre son dentiste, mieux vaut bichonner ses crocs.
Sébastien Sautebin