Le coup des cornichons

Une fausse indication sur une denrée alimentaire constitue une tromperie du consommateur. Récit.

Sommaire

Bon à Savoir 09-1999

15.09.1999

Ellen Weigand

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Drôle de découverte que celle faite par Remo Remolif, un lecteur genevois de Bon à Savoir: sur un bocal de cornichons iraniens, il a trouvé deux étiquettes. L’une, collée par-dessus l’autre, affichait comme date limite de consommation mai 2000. L’autre, dessous, affichait février 1998.
Cette pratique est-elle légale? se demande Remo Remolif, qui a acheté le produit en question au magasin Aligro des Acacias. La réponse est clairement non, s’il s’agit d’un produit périmé en février 1998, qu’on aurait réétiqueté pour le vendre au-delà de cette date. Il s’agirait alors d’une tromperie du consommateur concernant la conservabilité du produit. La loi fédérale sur les denrées alimentaires (art. 18) stipule en effet que la qualité prônée, ainsi que toutes les autres indications sur une denrée alimentaire, doivent être conformes à la réalité et ne pas donner de fausses idées au consommateur.
Or, explique Roland Bouvier, responsable des achats à la direction d’Aligro à Chavannes-Renens, cela ne semble pas avoir été l’intention: «Nous nous sommes rapidement aperçus de ce double étiquetage, que nous ne saurions tolérer. Nous refusons tout étiquetage à double, même en cas de baisse d’un prix. Le fournisseur, la maison Zaghian, à Epalinges, nous a assuré qu’il s’agissait d’une erreur d’étiquetage, corrigée par la deuxième étiquette. Malgré cette explication, nous lui avons retourné la marchandise. Votre lecteur a dû tomber sur un bocal qui a échappé à notre vigilance», regrette M. Bouvier.
A noter qu’avant le renvoi des bocaux, Aligro a contrôlé la qualité de leur contenu, qui était en bon état.
Ali Zahgian, directeur de la maison Zahgian, nous a aussi indiqué qu’il s’agissait d’une erreur d’étiquetage, et assuré que «les produits conservés dans le vinaigre se gardent très bien, deux à trois ans au minimum».
Le responsable d’Aligro invite tout de même notre lecteur à rapporter les cornichons au magasin: «Nous lui rembourserons le prix du bocal et lui donnerons un bon d’achat de 20 fr. pour ses désagréments.»
E. W.

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