Le chiot avec l’eau du bain
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Bon à Savoir 01-2017
11.01.2017
Dernière mise à jour:
04.10.2022
Bernard Utz
Si 20% des Suisses roulaient en voiture sans permis, faudrait-il supprimer l’obligation d’apprendre à conduire? Non? Eh bien, vous avez tort! Du moins selon la logique de la majorité parlementaire. Car c’est bien un des arguments qui a été avancé pour supprimer la formation obligatoire pour détenteurs de chiens: un cinquième des propriétaires ne suivraient pas les cours. L’autre raison étant qu’aucune étude ne permettrait de démontrer une diminution des morsures depuis l...
Si 20% des Suisses roulaient en voiture sans permis, faudrait-il supprimer l’obligation d’apprendre à conduire? Non? Eh bien, vous avez tort! Du moins selon la logique de la majorité parlementaire. Car c’est bien un des arguments qui a été avancé pour supprimer la formation obligatoire pour détenteurs de chiens: un cinquième des propriétaires ne suivraient pas les cours. L’autre raison étant qu’aucune étude ne permettrait de démontrer une diminution des morsures depuis l’introduction de cette initiation pratique et théorique, en 2008.
A l’époque, les politiciens avaient décidé de légiférer à la suite de plusieurs cas de morsures graves. Depuis, celles et ceux qui souhaitaient prendre un chien devaient apprendre, durant quatre heures, à contrôler leur animal. Ils devaient également suivre un cours théorique qui abordait d’autres thèmes essentiels, comme le choix de la race, son bien-être et les réglementations entourant sa détention.
Chaque année, près de 50 000 propriétaires ont ainsi été sensibilisés à ces problématiques. La majorité des vétérinaires cantonaux estiment d’ailleurs que les formations ont eu un réel effet bénéfique sur la conduite et l’éducation des chiens.
La loi allait peut-être un peu loin sur un point: l’obligation de suivre des cours pour chaque nouveau chien. En réponse à la motion, le Conseil fédéral avait d’ailleurs proposé un assouplissement de la formation pour les personnes qui n’acquéraient pas un chien pour la première fois. Mais nos parlementaires ont fait fi des nuances et ont balayé toute obligation.
En 2017, les maîtres peuvent bien sûr toujours s’inscrire à ces mêmes cours, sur une base volontaire. Mais ceux qui en ont peut-être le plus besoin – ceux qui adoptent un chien sur un coup de tête – ne le feront pas forcément.
Bernard Utz