Rouler «écolo» sans changer de voiture, c’est possible en faisant le plein de bioéthanol. Certes, les vertus écologiques de ce carburant sont controversées, certains pays le produisant au détriment des besoins alimentaires. Aujourd’hui, il est toutefois de plus en plus issu de déchets végétaux, des résidus de bois par exemple. C’est le cas de celui qui est importé en Suisse sous l’appellation E85 (mélange de 15% d’essence pour 85% de bioéthanol).
Pour rendre son véhicule à essence compatible avec ce carburant, il suffit d’acheter un kit de conversion, soit un petit boîtier électronique qui s’adapte à la plupart des voitures.
Coût: 680 fr., montage compris, selon le distributeur suisse d’un fabricant français.
L’automobiliste prendra toutefois ses précautions avant de se lancer, car le bioéthanol peut corroder les joints et le réservoir d’un véhicule non équipé d’origine, selon le Service vaudois des automobiles. Le combustible a, de surcroît, de nombreux autres désavantages.
> L’installation du kit étant assimilée à une modification du moteur, il faudra présenter son engin au Service des automobiles de son canton.
> Cette transformation entraîne l’annulation de la garantie du constructeur du véhicule, raison pour laquelle le TCS la décon-seille.
> A ce jour, peu de stations-services vendent du E85 en Suisse romande, seulement quatre Agip et trois Agrola.
Pas rentable
Pour terminer, ce carburant n’est pas rentable. A la pompe, le E85 ne coûte certes que 1.58 fr. le litre contre 1.72 fr. pour celui sans plomb 95, selon notre relevé, effectué le même jour auprès d’une station-service Agip. Sauf que le rendement du E85 est plus faible que celui de l’essence: il faut en consommer environ 20% de plus pour parcourir la même distance. Du coup, le litre de bioéthanol revient en réalité à 1.86 fr., sans compter le prix du kit. Pour que le jeu en vaille la chandelle, il faudrait, selon le TCS, que l’essence soit 30% plus chère que l’E85. Autrement dit: le prix du litre d’essence devrait atteindre 2.25 fr.!
Nicolas Zeitoun