Corinne Cettou fait partie des nombreuses personnes rêvant à un salon en Alcantara. Non seulement pour la beauté et la douceur de cette microfibre synthétique ressemblant au daim, mais aussi pour sa solidité, sa résistance à la lumière et parce qu’elle se nettoie facilement, et se lave même en machine, à 30 degrés. Des avantages importants pour cette mère de quatre enfants.
C’est au Comptoir suisse que notre lectrice et son mari vont réaliser leur rêve en commandant un salon en Alcantara bleu, vendu moitié prix. A la livraison, la housse de l’un des coussins du canapé a un petit trou. Le vendeur la remplace sans rechigner. Mais en posant le coussin fraîchement recouvert sur le canapé, Corinne Cettou s’aperçoit qu’il est d’un bleu légèrement différent.
Quand elle en informe le vendeur, Timbelt SA, celui-ci soupçonne son fabricant italien d’avoir livré un salon recouvert d’une autre microfibre, contrairement à la nou-
velle housse reçue. Il exige qu’il remplace le salon vendu aux Cettou, canapé et pouf.
Aujourd’hui, Corinne Cettou a un nouveau salon,
de teinte unique. Mais, se demande-t-elle, comment un acheteur peut-il être certain qu’on lui vend de l’Alcantara?
Chez Alcantara, à Milan, on indique que désormais tous les meubles fabriqués avec leur microfibre portent une étiquette les identifiant clairement. Ce ne fut pas le cas du salon des Cettou.
n Distinction difficile
Même pour les professionnels, il est extrêmement difficile de distinguer l’Alcantara des multiples autres microfibres apparues ces dernières années – de qualités diverses, et sous bien des noms. Citons parmi eux: le Banara, l’Idea, le Lovara, Microfibre Tiffany, Microfibre, ou encore l’Alcontra (sic!), vendu notamment par Pfister Meubles. La gamme de prix aussi varie fortement, entre environ 60 et plus de 200 fr. le mètre carré.
Difficile aussi de se fier aux numéros des catalogues d’échantillons: les fabricants de certaines fibres n’hésitent pas à adopter la numérotation des teintes d’Alcantara...
Mais imitation ne signifie pas forcément qualité moindre. Certaines microfibres, par exemple le Like Suède ou le Dinamica, sont de qualité et de prix comparables à l’Alcantara. D’autres, moins chères et de qualité inférieure, sont très différentes au toucher (moins douces) et à l’œil (moins mates). Encore faut-il avoir un point de comparaison.
En tous les cas, pour prévenir une éventuelle tromperie, veillez à ce que la mention Alcantara figure sur le bulletin de commande et sur la facture. A la livraison, vérifiez si vos meubles portent l’étiquette noire Alcantara, munie d’un code-barre permettant la traçabilité du produit. Ces étiquettes portent également des indications sur le mode de nettoyage de diverses taches. Ellen Weigand
invention japonaise
Alternative au cuir
L’Alcantara est né en 1974 comme alternative au cuir. A l’époque, le Japonais Toray se réunit en joint-venture avec l’Italienne Eni, mariage d’où est né Alcantara S.p.a. à Milan. Dans la corbeille de la mariée, une invention constituée de polyester (70%) et de polyuréthanne (30%) pour traiter des microfibres. Le procédé de fabrication, complexe, dure trois jours.
C’est une alternative avantageuse au cuir: il est notamment plus léger, moins sensible aux rayons ultraviolets et plus solide. De plus, il laisse passer l’air et se nettoie facilement. D’où son utilisation dans de nombreux secteurs (textile, automobile, bagages, etc.). Munie du label Öko-Tex, la fibre synthétique ne contient pas de substances toxiques.