Le label bio impose l’indication de l’origine des matières premières étrangères. Sur l’étiquette reproduite ci-contre, on apprend par exemple que les spätzli sont composés de farine provenant de Suisse, d’Allemagne et d’Amérique du Nord. Si ce produit n’était pas bio, ces mentions ne seraient en revanche pas obligatoires.
La loi* ne prévoit en effet l’indication de l’origine d’une matière première que lorsqu’elle représente plus de 50% du produit fini et que l’étiquetage laisse penser, à tort, qu’elle émane du pays de production de ce dernier. Ces conditions sont par exemple réunies pour la viande séchée des Grisons: son nom laisse croire qu’elle est fabriquée avec de la viande suisse, alors que ce n’est pas obligatoirement le cas! De ce fait, l’éventuelle origine étrangère de sa matière première doit être précisée lorsqu’elle dépasse la moitié du produit fini.
Pour le reste, la loi impose toute une série d’indications pour les denrées alimentaires. Ce sont notamment:
> Le pays de production: une denrée alimentaire est réputée produite en Suisse si elle y a été entièrement fabriquée, mais aussi si elle a fait l’objet d’une transformation qui lui a donné ses principales caractéristiques. La viande séchée des Grisons est à nouveau un bon exemple: c’est son processus de fabrication sur sol helvétique qui est déterminant. En revanche, une viande fraîche étrangère simplement passée à la panure en Suisse ne peut pas être vendue comme produit suisse.
> La liste des ingrédients: par ordre décroissant de leur importance pondérale. Ceux qui représentent moins de 2% du produit peuvent être indiqués dans n’importe quel ordre (par exemple les additifs, les arômes). Dans l’étiquette du yogourt ci-dessus, on s’aperçoit par exemple qu’il y a davantage de sucre que de pêches.
Les ingrédients allergènes doivent aussi être signalés, de même que la présence possible de traces de ces substances (arachide, gluten, lait, œufs, etc.).
> La quantité d’un composant: sa mention n’est obligatoire que s’il est mis en évidence sur le produit. Par exemple, le même pot de yogourt affichant «pêche melba» indique la proportion de ce fruit en pour-cent de la masse. Il signale aussi la quantité de framboises, car ces baies sont présentes sur la photo.
> La date limite de consommation: la mention «à consommer jusqu’au…» figure sur les produits frais (viande, produits laitiers, etc.), qui ne peuvent pas être vendus après cette date.
> La date de durabilité minimale: la mention «à consommer de préférence avant le…» figure sur les produits moyennement ou non périssables (céréales, conserves, soupes en sachets, etc.) La vente au-delà de cette date n’est pas interdite, bien que commercialement pas très judicieuse…
Suzanne Pasquier
* Ordonnance sur l’étiquetage et la publicité des denrées alimentaires (OEDAl).
NOUVEAU GUIDE
Connaître ses droits d’acheteur
La loi oblige les commerçants à étiqueter leurs denrées alimentaires dans une des trois langues officielles, mais pas forcément dans celle de la région de distribution! Fort heureusement, les vendeurs se montrent plus cohérents et se permettent rarement de proposer une marchandise avec une étiquette non traduite dans la langue de la région.
Cet exemple montre que la loi ne protège pas toujours le consommateur. Mais par bonheur, les situations inverses sont nombreuses: l’acheteur a souvent la possibilité de se défendre en faisant valoir ses droits. Rien ne l’oblige, par exemple, à régler un devis de réparation hors garantie lorsqu’on ne lui avait pas annoncé qu’il serait payant. Pas question, non plus, d’accepter les yeux fermés les frais exorbitants des maisons de recouvrement, ni de tolérer une utilisation tous azimuts de ses données personnelles.
Autant d’exemples tirés du nouveau hors-série de Bon à Savoir, «Acheter sans se faire arnaquer», rédigé par les juristes du service du Premier conseil juridique du magazine.