Après avoir cédé à la mode et acheté quatre pulls «chenille», Christiane Monney en a assez: «Ces tricots laissent rapidement apparaître la trame et déposent une multitude de fibres sur mes meubles. De plus, ils m’irritent les narines quand je les porte.» Notre lectrice a ainsi décidé de jeter ses pulls à la poubelle!
Mais qu’est-ce donc, un pull «chenille»? La matière de base est conçue comme un cure-pipe: un fil vissé en spirale retient de petites fibres. Seulement il n’est pas en fer, mais en acrylique, viscose, coton, laine ou autres. Il fait penser à une chenille bien poilue et donne au tricot un aspect de velours, doux et confortable. Mais l’appellation «chenille» ne figure pas forcément sur l’étiquette.
Le président de l’Association suisse des détaillants en textile, Siegfried Uetz, ne
fait pas mystère de la qualité de ces pulls: «Ils se détériorent rapidement car le fil est fragile, perdant facilement ses fibres. Ils sont à la mode, car ils présentent bien et sont confortables, mais dans deux ou trois ans, on n’en entendra plus parler.»
n Risques
n d’allergie
Il existe plusieurs qualités de «chenille», nuance tout de même M. Uetz: le bas de gamme, bon marché, souvent vendu en grandes surfaces, et le haut de gamme, de marque et plus cher, surtout vendu dans les boutiques. Le premier tient moins longtemps le coup que le second. Toutes catégories confondues, il faut éviter de porter un pull chenille avec un pantalon ou une jupe de textile rugueux, comme un coton épais ou de la laine: le dépôt de fibres sera catastrophique.
Il n’est donc pas étonnant que Christiane Monney retrouve des fibres «chenille» un peu partout chez elle, aussi sûrement qu’elles sont abandonnées par des trames de pulls défaillantes. Qu’en est-il, par ailleurs, des irritations nasales qu’elle ressent? René Rossi, spécialiste en physiologie de l’habillement à l’EMPA (Bureau fédéral d’essai des matériaux), n’a pas connaissance de problèmes particuliers dus au style «chenille». Mais «les petites fibres peuvent irriter les muqueuses nasales, voire provoquer des allergies, au même titre que les autres poussières ou les poils de chats.» Par conséquent, personnes sensibles s’abstenir!
Un conseil pratique: ne jetez pas votre tricot à la poubelle, mais ramenez-le au magasin! Pour convaincre la vendeuse, montrez-lui, par exemple, les dépôts de fibres «chenille» sur un pantalon ou une jupe. Si vous l’avez payé cher, dans une boutique, vous aurez des chances de l’échanger. Suzanne Pasquier