1. Pas toujours semi-permanent
Le «microblading» consiste à injecter des pigments dans la couche supérieure de l’épiderme avec une minuscule lame. On le qualifie de maquillage «semi-permanent», sachant qu’il est censé disparaître après une période de douze à dix-huit mois. «C’est temporaire à condition que cela soit correctement réalisé, nuance le dermatologue vaudois Philipp Spring. Mais, si le pigment est injecté trop profond sous le derme, c’est un maquillage qui peut devenir permanent!»
2. Risques et précautions
L’injection d’un corps étranger sous la peau est susceptible de causer des allergies, des infections et des risques de kyste. Philipp Spring explique que les réactions allergiques sont avant tout provoquées par les couleurs – en particulier le noir – et que les infections cutanées (staphylocoques, etc.) sont souvent liées à des problèmes d’hygiène. La désinfection des aiguilles et la dilution des couleurs avec du sérum physiologique sont essentielles.
Comme le client peut difficilement juger du professionnalisme des spécialistes, il est important de vérifier l’état sanitaire de l’endroit et de se renseigner sur les produits utilisés. Le hic, c’est que les pigments ne sont soumis à aucune réglementation. Il convient donc de privilégier ceux qui sont 100% naturels et d’origine végétale. Idéalement, ils ne devraient contenir ni eau, ni composé pétrochimique, ni conservateur.
3. Formation éclair
Au même titre que la pratique du tatouage ou du piercing, celle du «microblading» n’est pas réglementée. Ce qui signifie que toute personne pourrait théoriquement offrir ses services sans avoir les compétences nécessaires. Il est donc important de se renseigner sur la formation du praticien et sur son expérience dans le domaine.
A l’instar de l’Association suisse des esthéticiennes avec CFC, de nombreuses entités proposent des formations sur le «microblading». Mais, comme les cours sont généralement dispensés sur quelques jours seulement, l’attestation délivrée ne suffit pas à garantir le professionnalisme des praticiens. Il est donc préférable de s’orienter vers une personne qui est également titulaire d’un CFC d’esthéticienne ou d’un brevet d’esthétique. Autres indices de qualité: un salon soigné qui donne des informations claires sur les risques, les contre-indications et sur le suivi des soins.
4. Un maquillage à prix fort
S’offrir des sourcils bien dessinés a un coût. Selon les instituts, le «microblading» est facturé entre 400 fr. et 700 fr. Mais, parfois, des retouches ponctuelles peuvent être nécessaires. Ces interventions supplémentaires ne sont évidemment pas offertes: suivant l’ampleur des retouches et la politique de prix du salon, il faudra rallonger entre 90 fr. et 300 fr. Et, si la promesse du «semi-permanent» est bien tenue, l’opération devra être renouvelée tous les douze à dix-huit mois.
5. D’autres options possibles
Le «microblading» n’est pas la seule solution semi-permanente pour maquiller les sourcils. On trouve également la dermopigmentation qui peut, par ailleurs, s’appliquer à d’autres zones comme le contour des yeux ou des lèvres. A la différence du «microblading», cette technique consiste à introduire un pigment dans le derme à l’aide d’un appareil électrique pour modifier la couleur de la peau. Et contrairement au «microblading», qui imite la ligne du poil, elle ne permet pas de réaliser des traits aussi fins. Il convient donc d’en discuter au préalable avec la spécialiste avant de se choisir une méthode plutôt qu’une autre.
Noémie Desarzens