La pub sert à vendre. C’est une évidence acceptée, même si les réclames travestissent souvent quelque peu la réalité.
Là où cela devient inacceptable, c’est lorsque des publicités s’adressent aux seules personnes qui souffrent.
Au-delà de la crédulité du client, les auteurs de ces réclames profitent et abusent directement de sa douleur. Ils savent bien qu’elle peut l’emporter sur la réflexion et le pousser à croire que le traitement miracle qu’ils proposent existe.
Et ces marchands de poudre de perlimpinpin n’hésitent pas à profiter doublement de la souffrance, en «louant» les adresses de leurs clients à d’autres vendeurs de produits dits «de santé». Chacun y trouve son compte, excepté le consommateur crédule.
Les autorités semblent impuissantes face à ces procédés. Ou elles ne jugent pas important d’intervenir. Quant aux éditeurs de journaux où paraissent ces réclames, ils ne vont pas cracher dans la soupe. Même s’ils effectuent un certain contrôle, sachant qu’ils peuvent être tenus pour responsables du contenu des publicités. «On ne peut pas tester chaque produit et méthode vantés», se justifient-ils. Pourtant, un peu de bon sens suffirait pour juger de la pertinence de certaines annonces.
Puisque personne ne semble prêt à réagir, c’est donc à vous, client potentiel, de veiller: la prochaine fois que vous serez tenté par une publicité pour un quelconque produit miraculeux (anti-douleur, contre la calvitie, amaigrissant, etc.) ou vantant le pouvoir de voyantes et autres marabouts, rappelez-vous que l’annonceur se fiche éperdument de votre bien-être. Sa seule motivation, c’est de remplir son tiroir-caisse.
Ellen Weigand