C’est une histoire vieille comme le monde: celle de la carotte et du bâton. Et bien figurez-vous qu’elle a été réinventée et croisée avec un phénomène tout à fait contemporain, celui de la flash mob.
On ôte le bâton, on secoue et on obtient en bon anglais dans le texte, la CarottMob. Ce mouvement né à San Fransicsco en 2008 a germé dans l’esprit de Brent Schulkin.
Brent Schulkin explique sa réflexion: «Qui d’autres que les gouvernement sont assez puissants pour changer le monde ? Les grosses entreprises ! Et si elles ne font pas grand chose maintenant, c’est que leur unique but est de gagner de l’argent. Les entreprises feraient n’importe quoi pour gagner de l’argent ! Et c’est peut être ça la solution.»Pour ces activistes de la consommation responsable, le moyen d’arriver à une responsabilisation accrue des entreprises, c’est une carotte sous forme de profit.
Les organisateurs des CarottMob contactent différentes enseignes et retiennent celle qui est prête à investir le plus gros pourcentage de son chiffre d’affaire d’un jour dans une amélioration de son empreinte écologique. En contrepartie, les «carrots-mobeurs» rameutent leurs amis et connaissances sur les réseaux sociaux pour qu’ils consomment en force, un jour donné, dans cette enseigne. Ces actions « coup-de-poing » positives visent à soutenir les entreprises de bonne volonté, en les aidant à investir des équipements verts : un frigo moins gourmand en électricité, ou des ampoules économiques par exemple.
Ce jeune californien, convaincu que les méthodes traditionnelles du militantisme – manifestations ou boycotts – n’étaient plus suffisamment impactantes, décide d’en prendre carrément le contre-pied. Et c’est là qu’intervient la carotte.
Une initiative intelligente, qui commence à intéresser des militants suisses. Un groupe Facebook vient de se créer et une action bâloise a déjà eu lieu en 2009. La CarottMob romande ne devrait pas tarder.
Laetitia Wider