Les lave-linge récents affichent des capacités toujours plus élevées pour réduire leur consommation par kilo de linge. Or, la masse d’eau à chauffer est peu liée à la quantité de linge à laver.
Les lave-linge mis actuellement sur le marché affichent des capacités toujours plus élevées. Des 5 kg de linge (en coton, pesés à sec) qu’ils accueillaient de manière standard, on est passé à 6 kg, puis à 7 kg, voire 9 kg sur certains modèles, malgré des dimensions extérieures inchangées. Nous avons cherché à savoir ce qui se cache derrière cette prouesse technologique.
La capacité d’un lave-linge, argument marketing essentiel, dépend avant tout du volume de son tambour. Or, ce volume n’a certainement pas augmenté dans les proportions annoncées, bien au contraire: pour un ratio de 10 litres de volume de tambour par kilo de capacité de linge, on est descendu à un facteur approchant 7 l/kg sur certains appareils. Dès lors, l’action mécanique du lavage étant moins bien assurée dans un tambour devenu plus petit par rapport à la quantité de linge, la qualité du lavage s’en trouve réduite.
Mauvais lavage
Outre le problème de l’insatisfaction de la clientèle, les constructeurs ont été confrontés à une difficulté majeure: décrocher le label A pour l’efficacité du lavage, critère de vente primordial. En effet, qui voudrait d’une machine dont on nous promet qu’elle ne lave pas très bien?
Les fabricants ont vite fait de trouver la parade et ont simplement prolongé la durée de lavage. Le critère d’efficacité n’étant mesuré que pour le programme à 60° C (coton), il leur a suffi de rallonger sa durée pour passer le test avec succès et décrocher le label A. Résultat: certaines machines mettent jusqu’à 2 h 45 pour ce programme!
Consommation
En matière d’énergie, il faut savoir que 90% de la consommation des lave-linge est engendrée par le chauffage de l’eau. Or, la masse d’eau utilisée n’est que peu liée à la quantité de linge, il est donc aisé d’annoncer une consommation moindre par kilo de linge en affichant une capacité de lavage plus importante.
S’il est louable d’inciter les clients à bien remplir les machines (lire l’encadré), il faut se rappeler que les classes de consommations ne sont valables que pour des appareils tournant au maximum de la capacité annoncée. Ainsi, chargée de 5 kg de linge, une machine à laver annoncée en classe A pour 7 kg rétrogradera en classe C ou D! Et les divers systèmes de capacité variable proposés ne corrigent cette lacune que de manière très imparfaite.
On n’envisagera donc l’achat d’un lave-linge à grande capacité que si l’on est certains de le faire tourner systématiquement à pleine charge. Ces machines conviennent donc essentiellement aux familles nombreuses, pas trop acharnées sur le tri du linge par couleur et par genre de tissus.
Lors du choix de l’appareil, il vaut aussi la peine de se renseigner sur la durée des programmes que l’on a l’habitude d’utiliser, en gardant à l’esprit que les programmes appelés «mini» ou «ultracourt» ne conviennent que pour des habits juste défraîchis.
Laurent Zahn
conseil pratique
Avec des machines plus anciennes
Les utilisateurs de machines plus anciennes ne doivent pas hésiter à bien les remplir en raison des dimensions généreuses de leur tambour. Les contraintes mécaniques, et donc la longévité de l’appareil, n’en seront pas affectées car le linge se répartit mieux dans le tambour à l’essorage, occasionnant généralement moins de déséquilibre. En guise d’exemple, à La Bonne Combine, nous connaissons un appareil âgé de plus de 15 ans, qui affiche une capacité de 5 kg et qui tourne systématiquement avec plus de 6 kg de marchandise.
Par ailleurs, en cas de linge peu sale, mieux vaut actionner la touche demi-charge (sans oublier de diminuer d’un bon tiers la quantité de poudre à lessive); la consommation d’eau, et donc d’électricité, atteindra alors des valeurs proches de celle des appareils modernes.