La bonne foi «sans sable»
Lorsqu’un caméscope ne marche pas correctement au sortir de l’emballage, il vaut mieux ne pas l’utiliser dans un univers poussiéreux, car il risque de ne plus être sous garantie.
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Bon à Savoir 03-2003
12.03.2003
Eric Jaquier / JD
Le jour de Noël 2001, Roland Meylan remarque tout de suite que son caméscope digital, un cadeau à 1500 fr., ne fonctionne pas très bien.
Une semaine plus tard, Roland Meylan réussit néanmoins à filmer quelques séquences d’un motocross auquel participe son fils. Mais le caméscope continue de cafouiller. Il le ramène donc chez Interdiscount.
Verdict du service technique: irréparable! Pire encore: Interdiscount refuse de le remplacer sous garantie!
Selon les techni...
Le jour de Noël 2001, Roland Meylan remarque tout de suite que son caméscope digital, un cadeau à 1500 fr., ne fonctionne pas très bien.
Une semaine plus tard, Roland Meylan réussit néanmoins à filmer quelques séquences d’un motocross auquel participe son fils. Mais le caméscope continue de cafouiller. Il le ramène donc chez Interdiscount.
Verdict du service technique: irréparable! Pire encore: Interdiscount refuse de le remplacer sous garantie!
Selon les techniciens, quelques grains de sable trouvés dans le caméscope digital seraient à l’origine du dommage. Ils reprochent à Roland Meylan d’avoir utilisé l’appareil dans des conditions extrêmes, en filmant les scènes de motocross. Or les conditions générales de la garantie sont claires: les dégâts résultant d’une utilisation non adaptée à la nature de l’appareil (exposition dans un milieu trop chaud, trop froid, trop humide ou trop poussiéreux) ne sont pas couverts.
Et la bonne foi?
Roland Meylan, quant à lui, reste convaincu que le défaut est d’origine, puisque, à peine sorti de son emballage, le caméscope présentait déjà des troubles.
Mais comment prouver sa bonne foi? Dans ce type d’affaires, le magasin est à la fois juge et partie, puisqu’il décide à qui incombe la faute. Histoire d’en parler a fait valoir cet argument auprès d’Interdiscount. Il a fallu batailler, mais la parole du client a fini par triompher:
il recevra un caméscope tout neuf. Un geste commercial qu’Interdiscount dit motivé par le doute. Impossible de savoir, en effet, si les grains de sable trouvés à l’intérieur sont à l’origine du dégât, ou si le caméscope était déjà défectueux.
Paradoxe de ces produits de haute technologie: bien qu’ils soient très délicats, ils ne sont pas équipés de systèmes de protection suffisants. Et, le consommateur ne sait pas qu’une simple prise de vue sur la plage ou par temps de brume peut être considérée comme une utilisation abusive au sens de la garantie.
Le problème est d’ailleurs récurrent avec les téléphones portables, victimes, eux, de l’humidité. Le client a beau jurer qu’il n’a jamais téléphoné sous la pluie, les commerçants refusent de faire marcher la garantie. On se réjouit donc que, dans l’affaire du caméscope, la parole du consommateur ait été, pour une fois, prise en compte.
Eric Jaquier