La vitamine C est la vitamine la plus connue du grand public et on lui prête facilement des «superpouvoirs». N’est-on pas tenté d’en faire une cure quand on se sent fatigué ou à l’entrée de l’hiver pour prévenir les refroidissements? Si ces pouvoirs relèvent plus du mythe que de la réalité, cette substance demeure néanmoins essentielle à notre santé. Elle est même indispensable, car notre organisme est incapable de la fabriquer. Ce qui est surprenant puisque, à l’exception de l’homme et du cochon d’Inde, la plupart des mammifères y parviennent à partir du glucose. D’où l’importance d’en absorber par le biais des aliments.
Rôle multiple
La vitamine C, appelée acide ascorbique, est nécessaire pour la synthèse du collagène, protéine présente dans toutes les structures du corps: peau, cartilages, tendons, ligaments et tissus conjonctifs. Elle permet la cohésion, l’élasticité et la régénération de tous ces tissus.
Cette vitamine intervient également dans diverses fonctions du métabolisme, comme la fabrication des sels biliaires à partir du cholestérol ou la synthèse d’hormones et de neurotransmetteurs. Elle facilite aussi l’absorption intestinale du fer contenu dans les aliments et permet de contrecarrer les effets néfastes de certaines substances oxydantes.
S’il est vrai qu’une alimentation pauvre en vitamine C expose l’individu à davantage de risques de refroidissements, un excès n’a aucun effet préventif puisque le surplus est éliminé dans les urines. En revanche, une carence provoque le scorbut, maladie rare de nos jours, qui a fait de nombreuses victimes chez les marins. En effet, faute de fruits et de légumes frais, ceux-ci perdaient leurs dents, voire leur vie, à l’époque des grandes découvertes.
Consommation
L’apport journalier recommandé est de 110 mg, soit 200 g d’orange (environ deux pièces) ou 200 g de fraises ou encore 100 g de poivron. Si l’on consomme cinq portions de fruits et de légumes par jour, dont au moins deux portions crues, les besoins sont couverts.
Certaines préparations pharmaceutiques en contiennent davantage, mais cet apport est souvent inutile puisque l’organisme ne stocke pas les surplus. Par ailleurs, au-delà de 500 mg par jour, on court un risque accru de calculs rénaux et de troubles digestifs.
De toute manière, il est préférable d’ingérer la vitamine C par le biais d’une saine alimentation qu’en avalant des comprimés, car les produits frais contiennent des nutriments antioxydants (les caroténoïdes, polyphénols et folates) offrant ainsi une protection supplémentaire.
Vitamine excitante?
Contrairement à une idée largement répandue, aucune étude scientifique connue à ce jour n’a pu démontrer les effets perturbants de la vitamine C sur le sommeil. Au contraire, une expérience réalisée auprès de dix-huit étudiants rapporte qu’après la prise de 4 g de vitamines C (quantité contenue dans plus de 8 kg d’oranges!) ou d’un placebo, aucune différence significative n’a été observée sur leurs cycles de sommeil. Une autre étude, réalisée à Strasbourg sur 54 étudiants en médecine, a démontré que l’ingestion de 1 g de vitamine C (environ dix fois la quantité quotidienne recommandée) n’avait également aucun effet significatif sur le sommeil.
Dès lors, pourquoi ne pas savourer une bonne orange avant d’aller dormir?
Doris Favre,
diététicienne diplômée
hors-série
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