Ils étaient deux, tirés à quatre épingles, très serviables, s’exprimant avec classe et au moins dans deux langues nationales. Ils? Des commerciaux dont la mission très particulière était d’informer les parlementaires lors de leur pause, juste à l’entrée du Café Vallotton, accessible depuis le hall central du Palais fédéral.
Ces commis représentaient Swisscom, comme par hasard, le jour même où les conseillers nationaux devaient décider de suspendre la motion d’Ursula Wyss visant à imposer des plafonds aux tarifs d’itinérance (roaming)...
Ce même jour, la Chambre des Etats débattait de la nécessité d’étiqueter plus clairement les poissons. En toute logique, nous avons donc cherché dans tout le Palais fédéral l’endroit où se situait le marché aux poissons, en vain!
Deux jours plus tard, rebelote, lorsque le National décidait d’accorder un geste fiscal à certains spiritueux, nous avons également cherché le stand de dégustation de kirsch et de williamine, mais, là aussi, en vain!
Lors de notre enquête du 23 septembre dernier sur la présence d’agents commerciaux de l’opérateur historique, majoritairement dans les mains de la Confédération (à lire sur www.bonasavoir.ch/actu_online.php), il nous a été indiqué que nous n’avions rien compris à l’affaire: il ne s’agissait pas d’une démarche publicitaire et encore moins de lobbying. Selon les services du Parlement, ce serait une «prestation d’information, une sorte de helpdesk ponctuel» accordé à l’opérateur qui propose des arrangements adaptés aux besoins des parlementaires. Rien de plus, puisque «les stands de publicité sont interdits au sein du Palais fédéral».
Eh bien, nous continuerons à n’y rien comprendre. Mettre en avant des produits de Swisscom est certes une information, mais la démarche a avant tout un objectif publicitaire! Sauf, peut-être, pour d’autres… Il y a toujours deux poids, deux mesures.
Zeynep Ersan Berdoz