Plus l’air est froid, moins il peut contenir d’eau. En hiver, le taux d’humidité a donc logiquement tendance à baisser dans l’atmosphère. A cela s’ajoute l’effet du chauffage qui tend à le sécher davantage encore. Les incidences sur la santé peuvent alors être multiples: gorge et nez irrités, maux de tête, toux, etc.
Perception faussée
Selon les recommandations de l’Office fédéral de la santé (OFSP), le taux d’humidité dans une pièce devrait osciller entre 30% et 50%. En hiver, on est alors tenté de faire tourner un humidificateur pour accroître son bien-être. Mais, souvent, notre perception est fausse: on a l’impression qu’il fait sec, alors que c’est la présence de poussières et/ou de substances irritantes qui provoque l’inconfort.
Avant de se ruer sur le premier humidificateur venu, il convient donc de ne pas se fier à son feeling mais aux données objectives d’un hygromètre. Car un air trop chargé en eau n’est pas sans risques non plus. Il peut induire des allergies, voire de l’asthme, tout en favorisant l’apparition de moisissures et la prolifération d’acariens dans un logement.
Lorsque l’hygromètre indique que l’atmosphère est vraiment trop sèche, l’utilisation d’un humidificateur se justifie parfois. Pour faire son choix en toute connaissance de cause, voici les avantages et les inconvénients des différents genres d’appareils en vente sur le marché.
Les humidificateurs à vapeur
Ils dégagent de la vapeur chaude comme le fait une simple bouilloire qui chauffe de l’eau. Cette technique a l’avantage d’être silencieuse et d’être stérile. Revers de la médaille, elle consomme beaucoup d’électricité. D’une puissance avoisinant 400 W, ces modèles consomment quelque 200 kWh (env. 50 fr.) en hiver, soit l’équivalent de la consommation d’un réfrigérateur de classe A++. Raison pour laquelle ces humidificateurs ne sont pas la panacée. Et, dans tous les cas, il faut les utiliser avec un hygrostat s’il n’est pas intégré à l’appareil.
Les humidificateurs à évaporation
C’est en propulsant un flux d’air au travers d’une surface poreuse (mousse synthétique, papier buvard, etc.) imbibée d’eau que de la vapeur est rejetée. Si ce procédé consomme peu d’énergie – entre 10 W et 50 W –, elle dégage moins d’humidité et implique l’utilisation continue d’un ventilateur dont le bruit peut être gênant dans une chambre à coucher notamment. Les éventuels microorganismes qui stagnent dans l’eau ne sont certes pas diffusés, mais un nettoyage régulier du réservoir réduit la prolifération de germes responsables de mauvaises odeurs. Si l’élément absorbant ne supporte pas d’être nettoyé, il faut le changer ponctuellement.
Les humidificateurs brumisateurs
Ils ne produisent pas directement de la vapeur. C’est par un processus de vibrations (ultrasons) que des microgouttelettes sont diffusées en fine brume dans la pièce. Ainsi, contrairement aux deux autres types d’humidificateurs, l’eau n’est pas transformée dans l’appareil, mais lorsque le nuage se dissipe dans l’air. Dès lors, toutes les impuretés présentes dans l’eau, comme le calcaire ou les microorganismes sont également rejetés dans l’atmosphère.
Pour remédier à ce problème, ces modèles sont équipés d’un filtre anticalcaire, voire d’un purificateur d’eau. L’OFSP indique toutefois que certains systèmes sont inefficaces pour détruire les germes. D’autre part, selon la dureté de l’eau ou l’état de la cartouche filtrante, le calcaire peut se déposer en fine poussière blanche sur les meubles.
Plus chers à l’achat et généralement équipés d’un hygrostat, la consommation électrique de ces derniers est raisonnable (60 W), mais ils nécessitent un entretien plus régulier. Un nettoyage du réservoir d’eau (une fois par semaine), et de la membrane ainsi que le remplacement du filtre (jusqu’à six fois par an) sont nécessaires.
Pour finir et selon les conseils de l’OSFP, on peut améliorer son confort, sans recourir à un humidificateur. Il suffit bien souvent de ne pas surchauffer les pièces (20°C à 21°C), d’aérer régulièrement et de limiter la présence de poussières.
Christophe Inaebnit