A côté de l’antidouleur, du sparadrap et du désinfectant, les médicaments homéopathiques ont aussi leur place dans la trousse de secours. Ils se prêtent particulièrement à l’automédication pour de petits maux et les urgences. Ils atténuent les symptômes, permettent à l’organisme de mieux dépasser des moments de stress, mais aussi d’accélérer la guérison. En cas d’aggravation ou de problème sérieux, il faut bien sûr aussi consulter un médecin.
Trois principes de base
L’homéopathie classique se base sur trois principes:
> La similitude: résumée par «soigner le mal par le mal». La réalité est plus complexe. Le malade est traité avec une substance qui, s’il la prenait en étant en bonne santé, provoquerait chez lui un groupe de symptômes très similaires au mal qu’on cherche à guérir. On soigne par exemple une piqûre d’abeille avec de l’apis apisinum, tiré de la poche de venin de l’insecte.
> L’individualisation: le remède est adapté au malade et non à sa maladie, en fonction des modalités particulières (ce qui aggrave ou améliore son état, par exemple boire du chaud) et de ses symptômes originaux (par exemple absence de soif lors de fièvre), sans ignorer les symptômes psychiques (angoisse, irritabilité, etc.).
> La dose infinitésimale: les produits sont hautement dilués (ils ne contiennent plus la substance originale) et dynamisés (secoués). Les homéopathes estiment que plus la dilution est importante (lire encadré), plus elle aura d’effet, non pas pour supprimer les troubles, mais pour mobiliser les forces de défense naturelles de l’organisme, afin de guérir en profondeur.
Cela étant rappelé, voici les dix remèdes indispensables et leurs principales indications (dosages, voir tableau).
1 ACONIT NAPELLUM – A donner pour les urgences vitales, les affections inattendues ou provoquant des angoisses intenses, notamment suite à des frayeurs (p. ex. après avoir vécu un accident): fièvres brutales, très élevées, toux violentes (croup, faux croup), inflammations, enrouement douloureux.
S’emploie aussi contre des maladies survenant après l’exposition au vent froid et sec (bise): maux de tête, laryngites et conjonctivites. Et pour des affections survenant vers minuit: allergie grave, asthme, choc, forte crise de goutte, infarctus, névralgie faciale, otite, septicémie.
2 APIS – Utilisé en cas de piqûres d’abeilles et d’allergies, et également lors de brûlures (1er de-gré) et coups de soleil, angines
avec important gonflement des amygdales, maux de tête et arthrite, goutte, conjonctivite, forte fièvre (proche de l’inconscience), otite douloureuse avec hypersensibilité au toucher.
3 ARNICA – S’emploie lors de coups, commotions, plaies, fractures, entorses, extractions dentaires, accouchement, hémorragies, surtout veineuses, hématomes et après une intervention chirurgicale.
4 ARSENICUM ALBUM – Indiqué lors de brûlures du 1er et 2e degré, diarrhées dues à une intoxication alimentaire, gastrites, rhume avec nez bouché, toux sèche et angoissante, surtout entre 0 et 1 h du matin.
5 BELLADONA – Efficace en cas de problèmes survenus suite au froid à la tête ou à une exposition prolongée au soleil (insolations, coup de soleil, angines, céphalées, otites), lors de coliques du nourrisson de 3 mois, de fièvre aggravée ou qui apparaît vers 15 h ou 3 – 4 h du matin avec des hallucinations, de mastites ou engorgement lors de l’allaitement, et de varicelle.
6 BRYONIA – A prendre lors de claquages musculaires, entorses et fractures (aussi des côtes), pneumonies avec atteinte de la plèvre, péritonites, pleurésies, grippes, céphalées, toux (au moindre mouvement). Le malade est colérique, irritable, veut être seul. Sa douleur (plus à droite), piquante, est aggravée au moindre mouvement et atténuée en état serré (bandage, pression sur la région douloureuse).
7 CALENDULA – Pour favoriser la cicatrisation des plaies par coupures, par abrasion, par contusion ou suite à une opération. Et, en teinture mère diluée, pour nettoyer plaies et infections (conjonctivites, problèmes buccodentaires, infections ou mycoses dans les zones génitales ou anales), car il prévient la surinfection. Egalement utilisé en cas de brûlures et coups de soleil.
8 CHAMOMILLA – S’emploie lorsque l’enfant fait ses dents et que la douleur le rend violent et colérique, et aussi quand son état s’améliore lorsqu’on le berce ou le promène énergiquement. Autre indication: douleurs abdominales (avec grande irritabilité et colère), améliorées par la marche, les secousses et les mouvements rythmés.
9 GELSEMIUM – Indiqué lors de trac ou peur du dentiste (voir p. V), du médecin, d’une opération, d’examens, etc., entraînant des diarrhées ou la grippe (ou suite à un temps humide). Mais également en cas d’insolations (malade très somnolent, faible), avec un mal de tête congestif (tête qui va éclater), ou lors de fièvre avec faiblesse, tremblements et absence de soif.
10 NUX VOMICA – En cas de palpitations et d’insomnies dues au café, de nausées et vomissements suite à un repas lourd et bien arrosé (et pour prévenir la gueule de bois), de gastrites, problèmes de surmenage (rêves et insomnies liés au travail) ou suite à une narcose, crises hémorroïdaires suite à une colère non exprimée, rhume avec nez très bouché, dentition difficile pour l’enfant. Le malade est colérique, irritable, hypersensible au bruit, au toucher, et peine à s’endormir et se réveille fatigué.
Ellen Weigand
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Dilutions en CH ou en K
Selon le procédé utilisé pour le médicament homéopathique, on parle de dilution en K (selon la méthode du Dr Korsakov) ou de CH (selon la méthode du Dr Hahnemann). Il n’y a pas d’équivalence nette et proportionnelle entre les deux. En urgence, on utilisera 7–9 CH ou 200 K. Dans les cas aigus, il faut répéter très souvent la prise de CH, alors que celle des K ne doit l’être que deux à trois fois dans les 30 minutes, selon la gravité de la situation, puis plus du tout ou cinq jours après.
Pour les maladies aiguës, les dilutions K (30 K, 200 K, MK et XMK) seraient plus efficaces que les CH (7 CH, 9 CH, 15 CH, 30 CH) en basses dilutions. Les deux procédés donneraient des résultats équivalents en hautes dilutions.