Les CFF l’ont annoncé il y a peu, les trains sont toujours plus remplis. Prises d’assaut, les gares romandes doivent donc s’adapter. Dans ce cadre, de nouveaux parcs spécialement conçus pour l’accueil des deux-roues ont vu le jour récemment à Genève et à Lausanne. Appelées «vélostations», leur principe est toujours le même: une carte disponible avec un système d’abonnement permet d’accéder 24 heures sur 24 à un local sécurisé.
Lorsqu’on se penche sur l’offre existante (voir tableau), on observe que Berne est en avance sur les villes romandes avec pas moins de 780 places. Genève est également bien équipée avec 338 emplacements. Une nouvelle infrastructure pourra accueillir 140 vélos de plus d’ici à la fin de l’année.
A Lausanne, des vélos «haut de gamme»
Globalement, les tarifs sont similaires avec des abonnements annuels variant entre
120 fr. et 150 fr. Des forfaits mensuels et journaliers sont parfois proposés ainsi que des services optionnels comme les casiers de location.
On remarque aussi que le nombre de places disponibles dans les gares ne dépend pas forcément de la démographie de la ville en question. Ainsi, la vélostation de Delémont peut accueillir 110 bicyclettes, alors que Lausanne, dont la population et onze fois plus importante, n’a «que» 96 places. L’attractivité des centres urbains à ce mode de transport selon leur topographie y est bien sûr pour quelque chose, mais l’offre lausannoise paraît encore maigrelette pour ses 140 000 habitants.
Les choses devraient toutefois changer avec le réaménagement complet de la gare du chef-lieu vaudois dans les années à venir. Ouverte cet hiver, la vélostation lausannoise n’est par ailleurs pas encore pleine avec une trentaine d’abonnements enregistrés à la mi-mars. Mais l’arrivée des beaux jours devrait changer la donne. «Nous avons réalisé, lors de ces premiers mois de mise en service, que l’offre intéresse principalement des détenteurs de vélos haut de gamme, donc un nouveau public», ajoute Cindy Freudenthaler, déléguée vélo de la ville.
Imminent à Neuchâtel
Neuchâtel a également un accueil plus limité que la cité jurassienne. Sa vélostation est en cours de finalisation. «Nous allons l’ouvrir ce printemps, normalement ce mois de mai, déclare Pierre-Olivier Aragno, délégué communal à la mobilité. Vu le nombre restreint de places, nous avons opté pour un système simple, avec un seul abonnement annuel, sans personnel et avec une carte d’accès.»
La ville dispose aussi d’environ 110 supports pour deux-roues à proximité de la gare. Et, malgré sa topographie quelque peu pentue, Neuchâtel ne semble pas effrayer les cyclistes. «Ces emplacements sont souvent pleins, même cet hiver il y avait beaucoup de vélos», ajoute le responsable.
Les Valaisans sont, pour leur part, moins bien lotis. A Sion, «une vélostation est planifiée dans le concept mobilité de la ville, mais il n’y a pas encore de date concrète de réalisation», explique Romain Fournier du Service de l’urbanisme. Actuellement, quatre abris non surveillés permettent d’accueillir environ 150 deux-roues au nord de la gare, alors que 20 supports pour guidons sont disponibles au sud.
A Fribourg, aucune vélostation n’est présente, mais les choses pourraient bouger. Une infrastructure devrait en effet être intégrée dans une future tour qui sera érigée sur une parcelle appartenant aux CFF. Si le projet passe la rampe, la mise à disposition est prévue pour 2018; 400 places de vélos seront alors proposées pour un système tarifaire identique aux autres villes romandes.
Loïc Delacour
Plus d’infos sur www.velostation.ch
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