C’est malheureusement confirmé: le nombre de personnes en surpoids ou obèses augmente constamment depuis une trentaine d’années. Le nouveau rapport sur la nutrition de l’Office fédéral de la santé publique le confirme: 37,6% des hommes (contre «seulement» 20,8% des femmes) affichent un indice de masse corporelle (IMC*) supérieur à 25 – la limite du surpoids. Et le Suisse moyen absorbe, chaque jour, 2661 kcal (sans tenir compte des boissons alcoolisées), soit 20 à 30% de plus que la quantité recommandée.
Au-delà de ces chiffres, le constat est simple: nous mangeons trop, mal et nous ne bougeons pas assez.
Evitez les déséquilibres
Comme toujours à l’heure du printemps, nous allons nous retrouver sur notre balance à jurer que avant l’été – c’est décidé! – nous allons perdre ces kilos en trop. Or, les faiseurs de régimes ont d’ores et déjà anticipé nos résolutions et vont, inévitablement, proposer leurs mauvaises solutions dans les semaines à venir. «Mauvaises» solutions, car, c’est aujourd’hui aussi officiellement confirmé, aucun régime ne tient vraiment la route. Le rapport d’expertise, publié à la fin de 2010 par l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire des aliments en France), est catégorique: la quasi-totalité des méthodes amaigrissantes sont soit déséquilibrées – ce qui est dangereux –, soit si peu diversifiées, et donc si restrictives, que personne, ou presque, n’arrive à maintenir l’effort demandé sur la durée. Et c’est là que survient le fameux «effet yoyo»: non seulement la personne retrouve les kilos perdus, mais elle en prend encore un ou deux en plus, le corps désirant prévenir une éventuelle nouvelle privation…
Une approche raisonnable
Il est donc temps de changer d’approche et d’adopter une stratégie raisonnable pour maîtriser notre poids. C’est précisément ce que propose notre nouveau dossier «Gardez la ligne!». En reprenant l’adage grec «pan metron», qui veut dire «de la mesure en toute chose», nous mettons entre les mains du consommateur les informations qui vont lui permettre de comprendre, d’entendre, de mieux choisir et de bouger davantage.
> Comprendre comment fonctionne notre corps, et donc pourquoi il prend du poids – parfois trop. Une équipe française a, par exemple, découvert et publié, l’été dernier seulement, comment les protéines envoient un message de satiété au cerveau, ce qui devrait normalement nous permettre de ne pas avoir faim entre deux repas.
> Entendre, précisément, les messages que le corps envoie, mais que nous ignorons souvent, tant nous sommes absorbés par d’autres activités qui n’ont rien à voir avec l’alimentation (lecture, télévision, smartphone, etc.). Il faut donc réapprendre à discerner les signaux de la vraie faim (à ne pas confondre avec l’envie de manger) et ceux du rassasiement.
> Mieux choisir nos aliments, parce que c’est un fait: il faut manger de tout, mais pas avec la même fréquence. Certains aliments ont, en effet, une bonne qualité nutritionnelle, d’autres moins. Or, des outils relativement récents – les scores nutritionnels – permettent de mesurer cette qualité. Et, comme la nature est plutôt bien faite, il se trouve que les meilleurs produits sont aussi, souvent, les moins caloriques. Nous proposons, dès lors, un système synoptique très simple combinant l’un de ces scores (le SAIN et le LIM, développés par l’équipe de Nicole Darmon, de l’Inserm/Inra de Marseille) et la quantité énergétique contenue dans chaque aliment: vert foncé (à consommer souvent), vert clair (régulièrement), orange (raisonnablement) et rose (de temps en temps).
> Bouger davantage, enfin, parce qu’imaginer un contrôle alimentaire, tout en restant un sédentaire indécrottable, tient de la mission impossible. Mais, là encore, avec des objectifs raisonnables: mieux vaut augmenter ses déplacements à pied que d’entamer un entraînement sportif intensif qu’on abandonnera rapidement, faute de temps ou de volonté. Il semble ainsi plus raisonnable d’augmenter progressivement le nombre des pas parcourus dans le cadre de notre quotidien. Mais, bien entendu, la pratique d’autres activités physiques, permettra, plus facilement encore, de retrouver et de garder définitivement la ligne.
La Rédaction
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