Trouver une solution de garde pour un bébé en bonne santé est un véritable défi en Suisse. Et, une fois bien rodée, la routine ne tient qu’à un fil! Si l’enfant va à la crèche, il suffit d’un peu de fièvre pour l’en empêcher. Qui va rester à son chevet si les parents ne peuvent pas prendre congé? Et que faire quand c’est la maman de jour qui tombe malade? Ou si la mère ou le père doit être hospitalisé? Quand les grands-parents et les proches ne sont pas disponibles pour venir à la rescousse, il y a de quoi paniquer.
Pionnière dans ce domaine, la Croix-Rouge vaudoise a mis sur pied, il y a 25 ans, un service de dépannage pour ce genre de situations. Depuis, l’idée a fait son chemin et toutes les sections romandes le proposent désormais aux jeunes familles. En 2013, près de 100 000 heures de garde ont ainsi été assurées en Suisse, un chiffre en constante augmentation.
Naissance multiple
«Dans la grande majorité des cas, nous sommes intervenus pour dépanner des parents en difficulté, soit parce qu’ils étaient eux-mêmes souffrants, soit parce qu’ils étaient débordés», explique Sabine Blatty, coordinatrice à la Croix-Rouge suisse. Les gardes sont accueillies à bras ouverts, que ce soit pour seconder une mère malade ou accidentée, prêter main-forte lors de naissances multiples ou encore soutenir des parents fortement sollicités par un enfant handicapé ou chroniquement malade. Seule une intervention sur trois était due à un enfant souffrant et qui ne pouvait aller à la crèche ou à l’école.
Les personnes envoyées sur le terrain ont toutes suivi d’une formation de 28 heures au moins et bénéficient chaque année d’une formation continue. Dans le canton de Vaud, le minimum est même de 42 heures. Ce service est réservé aux enfants jusqu’à 12 ans; il est en outre limité dans le temps. Si le problème persiste, les intervenants cherchent une solution avec les parents.
Du simple au quadruple
La section vaudoise de la Croix-Rouge est également disponible pour donner un coup de main de nuit. «Après une naissance, il n’est pas rare que la maman soit à bout de forces», relève Lelia Trezzini, responsable du secteur à Lausanne. Les gardes d’enfants peuvent enfin compter, en cas de situation délicate, sur le soutien d’un service infirmier de piquet.
En Suisse romande, chaque section de la Croix-Rouge a élaboré ses propres tarifs, à l’exception des deux jurassiennes qui ont uni leurs efforts. La prestation, de trois heures au minimum (deux à Genève) est facturée à l’heure. Pour permettre aux familles défavorisées de bénéficier de ce coup de pouce, le prix est dégressif en fonction du salaire
(voir tableau 1). Un forfait dédommage le déplacement.
Dans le tableau 1, nous avons retenu, à titre indicatif, le tarif facturé à des parents dont les deux salaires bruts totalisent 8500 fr. A noter que Neuchâtel et Vaud basent leurs factures sur le revenu net. De Sion à Bienne, la note varie alors du simple au quadruple. Genève ne distingue que deux catégories: les familles bénéficiant des subsides pour l’assurance maladie et les autres. Quant au dépannage, il est plus cher à Genève et en Valais.
Par ailleurs, quatre assureurs participent aux frais des gardes-malades par le biais de complémentaires conclues pour l’enfant (voir tableau 2).
Claire Houriet Rime