Dans la chaîne Subway, les menus se suivent et se ressemblent du lundi au vendredi. A choix, salami, jambon, dinde, poulet ou thon. Côté légumes, on s’éclate entre la salade verte, les tomates, un peu de concombre, des poivrons (été comme hiver) et quelques oignons. Le tout, ô grand luxe, dans cinq pains à choix, allergiques au gluten s’abstenir. Compter 562 calories pour le modèle de 15 cm. Et, le lundi suivant, on recommence!
Si cet encas est idéal pour les passagers de train en rade, il n’y a pas besoin d’avoir fait des études de diététique poussées pour comprendre qu’il ne convient pas à une alimentation quotidienne et encore moins à des jeunes dont certains ont à peine terminé leur croissance.
Ces considérations n’ont pas retenu la Haute Ecole de gestion de Fribourg (HEG-FR) qui a confié à la chaîne la gestion de sa cantine, «les autres exploitants s’étant retirés de la soumission publique». Interpellé par un député agrarien inquiet de cette évolution, le Conseil d’Etat soutient la direction de l’institution qui est, comme le précise son site internet, «au service des acteurs de notre économie».
«Le premier responsable de sa consommation est le consommateur», relève le collège gouvernemental, qui montre l’exemple, sur sa brochure de présentation, en trônant fièrement entre légumes du marché, cuchaule, gâteau du Vully et autres délices du terroir fribourgeois. Et de promettre encore qu’une «partie croissante des produits utilisés» par Subway provient de la région.
Qu’est-ce qui est plus pathétique: la variété des menus servis à la HEG, ou les arguments du Conseil d’Etat pour justifier la malbouffe? Ailleurs, d’autres élus se mouillent davantage. A Grenoble, on mange ainsi à 50% bio dans les cantines, et le maire vise le 100%. En assurant que c’est bon pour les enfants… et pour l’économie.
Claire Houriet Rime