Pas facile de choisir l’appareil le moins gourmand en électricité lorsqu’un sur quatre est mal étiqueté! Pourtant, les Suisses ont bien adopté le concept «étiquetteEnergie»(1). En effet, chaque année les ventes d’électroménager à faible consommation augmentent. Car acheter un tel appareil, même s’il vaut plus cher que les autres, permet de belles économies d’électricité et contribue à la lutte contre le gaspillage énergétique (voir ci-dessous, l’exemple d’une étiquette pour frigos et congélateurs).
Si les consommateurs ont bien compris l’intérêt de l’étiquette énergétique, les vendeurs, eux, ne leur facilitent pourtant pas la tâche. En effet, depuis 2002, tous les appareils doivent en être munis (réfrigérateurs, congélateurs, lave-linge, sèche-linge, lave-vaisselle, fours et lampes). Mais c’est encore loin d’être le cas, comme le révèle une enquête de Bon à Savoir et de l’émission On en parle (RSR, La Première).
Nos enquêteurs ont examiné les indications des appareils soumis à l’étiquette énergie chez les principaux vendeurs de la région de Fribourg. Les résultats sont décevants (voir tableau): aucun ne respecte pleinement la loi!
Manque de rigueur
Tantôt les étiquettes contenaient des données erronées ou incompréhensibles, tantôt elles étaient carrément inexistantes. Parfois encore, les informations étaient correctes, mais inscrites sur l’étiquette du mauvais type d’appareil (pas très intéressant de connaître la vitesse d’essorage d’un réfrigérateur…).
Durant cette enquête, nous avons aussi vérifié l’étiquetage des ampoules, mais l’affaire est plus compliquée. En effet, les étiquettes sont généralement imprimées par le fabricant sur les boîtes d’ampoules et de néons. Si elles manquent ou sont illisibles, les vendeurs peuvent alors rejeter la faute sur les fabricants. Mais en réalité, les deux sont responsables du bon étiquetage. Car ce qui compte pour le consommateur, c’est le résultat en magasin et non les tracasseries entre fournisseurs et revendeurs.
Confrontés à ces résultats insatisfaisants, les responsables des commerces regrettent le manque de rigueur mis en évidence. La plupart avouent que des efforts peuvent encore être faits pour afficher les indications plus rapidement lors de la mise en rayon des appareils. Migros et Media Markt déplorent aussi d’occasionnels «vols d’étiquettes» (sic!). Chez Conforama, le moins bon élève de ce comparatif, on se dit consterné: les contrôles internes seront renforcés, nous a-t-on promis.
L’OFEN même pas étonné
Garant du respect de l’affichage des étiquettes, l’Office fédéral de l’énergie (OFEN) n’est pas surpris par nos résultats. Tout au plus précise-t-il que la loi est un peu mieux respectée outre-Sarine. Mais l’Office promet de continuer à effectuer des contrôles, qui peuvent être assortis d’une amende de 40 000 fr.
En attendant, il ne faut pas hésiter à signaler au vendeur lorsqu’une étiquette manque et à lui demander des explications sur la consommation électrique des appareils.
Yves-Alain Cornu
(1)Détails, par type d’appareil, sur: www.etiquetteenergie.ch