L’acte peut paraître absurde, mais l’erreur est bien réelle: chaque année plusieurs milliers de pannes surviennent des suites d’une confusion de carburant. La situation la plus courante consiste à faire le plein d’essence en lieu et place de diesel. L’inverse est peu probable, puisque les pistolets diesel sont d’un diamètre supérieur. Dès l’instant où la méprise est constatée, il faut:
> stopper immédiatement le remplissage;
> ne surtout pas démarrer le moteur;
> faire remorquer le véhicule jusqu’à un garage afin de vider le réservoir.
Si toutes ces étapes sont respectées, l’automobiliste peut reprendre la route sans craindre de problèmes ultérieurs.
Panne inévitable
En revanche, si le moteur a tourné, la panne peut rapidement survenir puisque, comme le rappelle le TCS: «Le diesel a un effet lubrifiant qui empêche le grippage des pièces ultrasensibles de la pompe à injection qui travaille sous haute pression. L’essence n’a pas cette caractéristique. Elle a, au contraire, un effet nettoyant et détruit le film de protection que le diesel pose dans le système d’injection.»
Ainsi, en cas de bruits secs sous le capot, il est vivement recommandé de s’arrêter dans un endroit sécurisé, de couper le moteur et de demander de l’aide auprès d’un service d’assistance automobile (lire BàS 1/08*). Faute de quoi, le véhicule finira par s’immobiliser de lui-même.
Par ailleurs, l’essence étant plus facilement inflammable que le diesel, le mélange indésirable est aussi plus dangereux.
Marquage distinct
Contrairement aux pays limitrophes, ce type de pannes est en nette augmentation en Suisse. Pourquoi? «En France et en Allemagne, observe Philippe Cordonier, de l’Union pétrolière suisse, plus de 50% des voitures roulent au diesel. Les automobilistes sont donc habitués et font la différence; avec le temps, les Suisses prendront eux aussi l’habitude.»
Afin d’éviter la mésaventure aux conducteurs occasionnels de véhicules diesel, les sociétés de location apposent systématiquement un autocollant à proximité ou à l’intérieur de la trappe de remplissage indiquant le type de carburant. Il en va de même des voitures de la flotte Mobility CarSharing. Quant à la distinction à la colonne (couleur et diamètre du pistolet), elle est tout aussi claire en Suisse que dans l’Union européenne.
Pas d’assurance
Si la panne est devenue un classique, aucune assurance n’en assume les frais. Le dépannage, la vidange, la taxe d’élimination du carburant et les frais dus à d’éventuels dégâts, sont entièrement à la charge de l’automobiliste. Seule exception:
celui qui conduit le véhicule d’un tiers peut faire intervenir son assurance RC. Mais, en cas de négligence grave, les prestations peuvent être réduites.
Zeynep Ersan Berdoz
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Rouler et rester informé
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> une check-list en cas d’accident;
> etc.