Entrée interdite aux chiens mutilés!

Depuis le 1er juin, les amateurs de chiens mutilés ne pourront plus aller acheter leur chien à l’étranger ou y faire cisailler les oreilles et la queue de leur compagnon à quatre pattes.

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Bon à Savoir 08-2002

14.08.2002

Joy Demeulemeester

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En Suisse, les protecteurs des animaux ont réussi à interdire la coupe des oreilles des chiens depuis 1981 et celle de la queue depuis 1997. Mais cela se pratique encore couramment et librement en France et en Italie, par exemple.
Certains maîtres et éleveurs trouvent, en effet, qu’un moignon frétillant est plus esthétique et pratique. Dieter Gloor, de la société cynologique suisse, explique qu’on coupe surtout la queue des chiens de chasse pour qu’ils ne se la blessent pas: «Mais c’est aussi crétin que d’amputer son chien pour éviter qu’il s’abîme la patte!»

Signaux utiles
La comportementaliste Evelyne Teroni met en garde contre ces opérations: «Grâce à sa queue et ses oreilles, le chien montre sa joie et ses peurs. Ce sont des outils de communication importants, sans lesquels l’animal peut devenir agressif.»
Malgré l’interdiction suisse, il suffisait pourtant à ceux qui privilégient cette forme d’esthétique, ou de sens pratique, de se rendre à l’étranger pour acheter ou faire opérer leur chien. Car jusqu’au 1er juin, l’importation des chiots partiellement écourtés était autorisée, à condition qu’ils soient âgés de moins de cinq mois. Aujourd’hui, l’Ordonnance en matière d’importation d’animaux (OITE) la proscrit presque totalement.
Les déménagements et les courts séjours d’étrangers sont les seules exceptions qui permettent encore d’amener ces chiens en Suisse.
L’Office vétérinaire fédéral (OVF) espère ainsi diminuer le trafic illégal de chiots ayant subi ces opérations. «Nous déconseillons vraiment d’acheter son chien à l’étranger, surtout dans un des pays de l’Est, commente Michel Lehmann, de l’OVF, car ils sont souvent élevés dans des conditions contraires à la protection des animaux.» L’importation frauduleuse est aujourd’hui passible d’une amende pouvant s’élever à quelques milliers de francs. Et si quelqu’un coupe les oreilles ou la queue d’un chien sur territoire helvétique, il peut même écoper d’une peine d’emprisonnement.
Joy Demeulemeester

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