Echappez au piège du café en portions
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Bon à Savoir 05-2003
07.05.2003
Dernière mise à jour:
07.02.2023
On appelle ça du «lock in» ou, pour parler français, «enfermé à l’intérieur»1. Cette nouvelle technique de vente consiste à offrir, souvent à bas prix, un produit qui ne fonctionne qu’avec des recharges ou marchandises de la même marque (par exemple les habits de la poupée Barbie ou les lames du rasoir Bic).
Une fois que ses clients sont captifs, le fabricant peut réaliser des marges considérables sur les consommables vendus par la suite.
Pour le café, tout a co...
On appelle ça du «lock in» ou, pour parler français, «enfermé à l’intérieur»1. Cette nouvelle technique de vente consiste à offrir, souvent à bas prix, un produit qui ne fonctionne qu’avec des recharges ou marchandises de la même marque (par exemple les habits de la poupée Barbie ou les lames du rasoir Bic).
Une fois que ses clients sont captifs, le fabricant peut réaliser des marges considérables sur les consommables vendus par la suite.
Pour le café, tout a commencé avec les fameuses capsules Nespresso. Si les clients sont largement d’accord sur la qualité, certains s’interrogent tout de même sur le prix. En effet, une capsule contient 5 g de café et coûte environ 45 ct., ce qui met le kilo à 90 fr. C’est cinq fois plus que le café en grains.
Les concurrents se tiennent très près. Monodor propose des capsules en plastique vendues entre 40 et 50 ct. pour 7 g (57 à 71 fr./kg). Pour ses machines «1,2,3spresso», Solis vend des capsules à 40 ct. pour 7 g (57 fr./kg).
La mode ne fait que commencer
D’autres systèmes de café en portions utilisent des sachets calibrés pour la machine. Ainsi, le torréfacteur Trottet vend des portions de 7 g emballées individuellement pour 35 ct. (50 fr./
kg). Le fabricant de machines à café FrancisFrancis offre les siennes (sans emballage individuel) à 50 ct. pour 7 g (71 fr./kg). Cette liste n’est pas exhaustive, car la vogue du café en portions ne fait que commencer.
A relever qu’à l’autre bout de la chaîne, le caféiculteur touche aujourd’hui 20 ct./kg (0,3% du prix de la capsule), ce qui ne couvre plus son revenu minimum vital.
500 fr. de plus par an
A raison de quatre cafés par jour, le choix d’une machine «lock in» représente un surcoût annuel qui peut atteindre 500 fr. Dans ces conditions, ce n’est pas le prix d’achat de la machine qui fait la différence. Comment se justifie un tel surcoût? Pour sa part, la Migros vend des portions de 8 g utilisables dans les porte-filtres ordinaires (23 fr./ kg). Voilà qui démontre que ce n’est pas tant le conditionnement en portions qui explique le prix, mais plutôt l’opportunité de profiter d’un client captif.
Jura ne vend déjà plus que des machines fonctionnant avec des capsules et des automates à café, coûteux à l’achat et réclamant des services d’entretien fournis en exclusivité par les agents de la marque.
Ceux qui prétendent boire un bon expresso pour 15 ct. peuvent encore trouver des machines avec porte-filtre traditionnel chez Turmix, Solis, Gaggia, Rotel, etc. On comptera 500 fr. pour un appareil de qualité convenable et susceptible d’être réparé.
Mais pour combien de temps encore? Nous vantions récemment dans cette rubrique les machines à café FrancisFrancis pour leur construction robuste. Depuis quelques semaines, la marque ne livre plus ses appareils qu’avec le porte-filtre spécialement conçu pour ses sachets. Et encore une de moins!
Rappelons enfin que les capsules posent un problème de valorisation des déchets. Si Nespresso a depuis longtemps mis en place un système de collecte et de recyclage de l’aluminium de ses capsules, le taux de retour demeure insuffisant. En outre, la séparation des capsules en plastique ne fonctionne pas.
François Marthaler
1voir archives de la TSR du 25 mars 2003 sur www.abe.ch
(*) La Bonne Combine
Réparations en tous genres
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