La cigarette électronique, qui diffuse sans fumée de la nicotine ou des arômes présents dans une cartouche rechargeable, n’est pas la variante saine que veulent présenter les fabricants. Certes, grâce à l’«e-cigarette», on peut inhaler de la nicotine dans des lieux où il est interdit de fumer (puisque ces dispositifs n’émettent que du liquide vaporisé), tout en ayant l’impression de tenir entre les doigts une vraie sèche dont l’extrémité va jusqu’à s’éclairer de rouge à chaque aspiration.
Il n’en demeure pas moins que l’e-cigarette, qu’il est possible de se procurer en toute légalité, présente des dangers bien réels pour la santé, comme l’a récemment indiqué l’Office fédéral de la santé publique (OFSP).
Risques d’intoxication
Le principal danger réside dans les dispositifs de recharge (sous forme de cartouches ou de liquide), qui contiennent des doses considérables de nicotine. En cas d’ingestion ou d’inhalation incorrecte, un enfant ou même un adulte peuvent se retrouver intoxiqués, voire en mourir.
En effet, la dose mortelle de nicotine est de 0,5 à 1 mg par kg de poids corporel, soit environ 40 à 60 mg pour un adulte. Or, une bouteille de recharge de 30 ml en contient 480 mg. Si la solution nicotinique entre en contact avec la peau, cela comporte aussi un risque d’intoxication.
En outre, l’organisme américain de surveillance des aliments et des médicaments (FDA) a remarqué que, même dans les recharges aromatisées, on pouvait trouver de la nicotine, malgré la mention «sans nicotine». La FDA a également décelé des agents cancérigènes dans plusieurs produits de ce genre.
Pas une aide pour arrêter de fumer
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) prévient, de son côté, qu’il ne faut en aucun cas prendre ces appareils pour des aides au sevrage tabagique, faute d’études sur leur efficacité et leur sécurité. En Suisse, aucun modèle n’est d’ailleurs reconnu comme tel par les autorités.
L’OFSP rappelle que, en matière de désaccoutumance au tabac, le programme national d’arrêt du tabagisme* offre un soutien sûr et efficace.
Yves-Alain Cornu
* www.bravo.ch, tél. 0848 000 181.