Entre les taxes communales et les sensibilités qui évoluent, les fabricants de sacs-poubelles ont du souci à se faire. L’heure est en effet à la diminution, coûte que coûte, du volume des déchets ménagers. C’est dans ce contexte que Bon à Savoir et son partenaire, l’émission On en parle (RTS-La Première), ont décidé de tester les poubelles faisant office de compacteurs à déchets, disponibles sur le marché.
D’entrée, il faut constater que de tels produits sont encore bien difficiles à trouver. Après un tour complet des magasins spécialisés ainsi que des sites internet livrant en Suisse, nous avons pu mettre la main sur deux modèles. Il s’agit de la Press Buddy 60 litres, achetée 106.85 fr. – frais de port compris – sur Vedia.ch et de la Pressboy 35 litres qui se trouve notamment chez Hornbach au prix de 59 fr. Toutes les deux fonctionnent manuellement.
Six sacs au lieu de sept
Afin de tester leurs performances, nous avons sélectionné plusieurs quantités de détritus identiques avec la collaboration de la déchetterie intercommunale de Malley (Lausanne). Ces ordures ménagères ont ensuite été introduites dans les compacteurs et simultanément dans des sacs standard. Cela nous a ainsi permis de mesurer la place gagnée.
Le résultat est le même pour les deux produits: trois sacs et demi de déchets non compressés ne représentent plus que trois sacs en s’aidant des compacteurs. Par extrapolation, on gagnera donc un sac sur sept, qu’ils soient d’une capacité de 35 ou de 60 litres. C’est au final assez peu, d’autant que le mode d’emploi du Pressboy promet de réduire «trois sacs en un».
A noter que, lors du test, les détritus présents dans les sacs témoins «non compactés» ont été légèrement tassés à la main, notamment pour faciliter leur fermeture lorsqu’ils étaient bien remplis. Il est probable que des utilisateurs de poubelles classiques compresseront plus énergiquement encore, et gagneront ainsi une plus grande place. Avec une telle pratique, le gain des deux compacteurs se retrouverait donc d’autant plus réduit.
Des produits très différents
Si l’efficacité de ces dispositifs est contrastée, qu’en est-il d’autres critères comme la qualité des matériaux ou l’ergonomie? Pour le savoir, nous les avons soumis à Alexandre Gaillard, entrepreneur et professeur en design industriel à l’Ecole cantonale d’art de Lausanne (ECAL).
Les deux concurrents sont très différents. Si l’un est petit (35 litres) et en plastique, l’autre peut absorber des sacs de 60 litres et se compose en partie d’acier inox. Ces choix de matériaux influencent la durée de vie des produits. Mais si la Press Buddy semble a priori plus solide au premier coup d’œil, un examen attentif révèle qu’elle contient plus de petites pièces, souvent en plastique, que son concurrent, ce qui la rend plus sensible à la casse.
Le compacteur Pressboy a donc moins de pièces dans sa construction, mais possède également des vis en plastique, donc fragiles. A cela s’ajoute un autre défaut: sa petite taille pourrait laisser supposer qu’il se glisse efficacement sous un évier ou dans une armoire; mais son bras articulé nécessite de la place en hauteur, ce qui réduit à néant cet avantage.
Le fabricant de la poubelle Pressboy réagit aux résultats de notre test: «Lorsque nous disons qu’elle peut compacter trois sacs en un, il s’agit d’un maximum. Par contre, un sac économisé sur sept nous semble vraiment trop peu, à moins de remplir les sacs avec des bouteilles en PET, par exemple».
De facture moyenne et peu de performances
En conclusion, les deux objets sont de facture moyenne, avec, chacun, ses défauts et ses qualités (lire ci-contre «Les produits évalués par notre expert»), mais ils peinent à convaincre sur leur capacité à réduire grandement le volume des déchets ménagers. Le réel avantage, par rapport à une poubelle classique, est surtout d’ordre hygiénique: au lieu de devoir presser avec les mains, les deux compacteurs offrent la possibilité de ne pas se salir. Il ne faudra toutefois pas oublier de laver la partie qui est en contact avec les déchets lors de la pression. A noter que la Pressboy fournit un petit sac en plastique pour recouvrir cette pièce.
Loïc Delacour
ÉCLAIRAGE
Des déchets qui peuvent être triés en déchetterie
Afin de gagner de la place dans sa poubelle, certains déchets peuvent être mis de côté et amenés directement à la déchetterie la plus proche ou dans un conteneur prévu à cet effet. Voici une liste non exhaustive d’objets qui, contrairement à ce qu’on pourrait penser, sont récoltés séparément: petits appareils électroniques, ampoules économiques, boîtes à œufs en plastique, bouteilles de produits ménagers, de lait, de shampoing, plastiques durs non souillés, sacs en plastique non souillés, sagex non souillé, tubes de dentifrice /moutarde / mayonnaise / etc. en aluminium, pots à fleur – en terre cuite ou en plastique – et la vaisselle.
En lien avec l’article «La saga de la taxe au sac» paru dans le magazine Tout Compte Fait (1/2013), une liste complète est disponible.
Les produits évalués par notre expert