Dans la lutte contre la progression de l’obésité, les campagnes de sensibilisation montrent du doigt les aliments et les boissons à éviter. Les limonades et autres sodas entrent bien sûr dans cette dernière catégorie.
Les industriels l’ont d’ailleurs bien compris. Depuis quelques années déjà, ils ont donc lancé des produits aux saveurs plus ou moins exotiques, qui séduisent un nombre grandissant de consommateurs: les eaux aromatisées. L’objectif des fabricants est de les faire passer pour de l’eau, le bon goût en plus, d’où leur conditionnement dans des bouteilles transparentes, leur étiquetage et leur emplacement voisin des eaux normales dans les grandes surfaces. L’un des tout premiers slogans publicitaires était d’ailleurs limpide: «Il n’y a que ta mère pour croire que c’est de l’eau!»
Mais, ces boissons aromatisées sont-elles aussi saines qu’une eau minérale ou s’apparentent-elles plutôt aux sodas?
Composition
Une eau aromatisée est constituée d’environ 90% d’eau minérale, complétée – selon les marques – de jus de fruits, de sucres, d’extraits de plantes, d’arômes naturels ou artificiels. On y trouve également des acidifiants, des édulcorants artificiels, des agents conservateurs, comme les sorbates ou les benzoates, susceptibles de provoquer des réactions allergiques chez les personnes sensibles.
Selon les marques, la quantité de sucre diffère. Il est toutefois possible de regrouper ces boissons dans trois catégories distinctes:
> Sans sucre, ni édulcorant artificiel: leur goût est renforcé par des extraits de plantes. Sur le marché helvétique, c’est la catégorie la moins représentée (p. ex. Valser Viva Limette, St-Georges citron-citron vert ou Volvic Zest citron, cette dernière contient très peu de sucre, moins de 1 g/dl).
> Avec édulcorant artificiel: leur goût sucré provient des édulcorants artificiels (p. ex. Contrex mûres-framboises, Contrex pêche blanche, Vittel framboise-cranberry et citron, etc.).
> Avec sucre: additionnées de saccharose, fructose ou glucose, ces eaux sont les plus répandues sur le marché. Elles contiennent ainsi une quantité de calories variable selon les marques (voir tableau).
Le piège des boissons sucrées
Il est aujourd’hui admis que les calories absorbées sous forme liquide n’ont aucun effet sur la sensation de satiété. Une étude, publiée en 2001 dans la revue scientifique Lancet, démontre en effet que le risque de développer une obésité augmente de 60% chez les personnes qui boivent un verre de soda chaque jour.
L’eau «pure», du robinet ou en bouteille, reste ainsi la seule vraiment conseillée. Bien que la teneur en sucre des eaux aromatisées sucrées reste inférieure à celles des autres boissons sucrées (voir tableau), elles doivent être considérées pour ce qu’elles sont et donc n’être consommées qu’occasionnellement.
Il en va de même des eaux aromatisées édulcorées artificiellement, car il est inutile d’abuser des édulcorants et de s’habituer au goût sucré. En revanche, il n’y a aucune restriction à consommer celles qui n’en contiennent pas.
Avant tout achat, il est donc recommandé de vérifier la composition de la boisson rafraîchissante choisie. Mieux encore: aromatiser l’eau soi-même en y ajoutant du citron vert ou jaune, des feuilles de menthe ou de la mélisse, etc. C’est non seulement plus économique, mais surtout plus sain.
Doris Favre
Diététicienne diplômée