Du sang dans le jus de citron

Très efficace, le «goutte-à-goutte citron» du shop Betty Bossi n’en est pas moins dangereux, du moins de l’avis d’une de nos lectrices.

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Bon à Savoir 04-2003

09.04.2003

Blaise Guignard

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Le shop Betty Bossi, c’est un
peu le «Catalogue des objets introuvables» de la ménagère suisse: un inventaire d’objets dont l’utilité, évidente à première vue, ne résiste guère à l’usage «sur le terrain». Mais cette boutique hétéroclite mettrait-elle également les consommateurs en danger? C’est en tout cas la conviction d’une lectrice de Bon à Savoir, Mireille Aubert, dont l’acquisition de l’étincelant «goutte-à-goutte citron» (15,80 fr., voir photo) a failli finir dans le sang: «Lorsque le citron perd de son volume, observe-t-elle, la pointe peut réapparaître n’importe où en perçant l’écorce et en blessant la main de l’utilisateur. C’est arrivé à l’un de mes invités, fort heureusement sans conséquence.»

Modes d’emploi détaillés
Quoi? Betty Bossi proposerait des gadgets dangereux, comme n’importe quel vendeur de yo-yo balls?
«Clairement: non, répond dans un courrier très détaillé Betty Bossi, interpellée sur le sujet. Chacun de nos articles est soumis à des tests internes sévères, étant entendu que tout usage doit être conforme au mode d’emploi joint à l’article, explicite et très clairement formulé, en particulier quant aux dangers éventuels – lames effilées en particulier.»
Selon Betty Bossi, la sécurité est une notion objective, définie selon le standard de la majorité des consommateurs, et non en fonction de l’expérience d’un seul d’entre eux.
Bref, du point de vue de la célèbre (mais fictive) cuisinière alémanique, le goutte-à-goutte n’est guère plus dangereux qu’un couteau, du moins si l’on s’en sert correctement. Même si en l’occurrence, cela oblige à faire disparaître la lame dans le citron et à presser celui-ci jusqu’à la dernière goutte – la mollesse qui s’ensuit rendant l’agrume vulnérable à la redoutable pointe chromée.
Heureusement, Betty Bossi admet «comprendre Madame Aubert» et considère le cas «comme une divergence de vue sur la notion de sécurité concernant l’article en question». Cela admis, Dame Betty retourne à la gestion de sa boutique… laquelle vend toujours le fameux goutte-à-goutte.
Blaise Guignard

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