Leurs piqûres sont indolores, mais pas anodines du tout! Non contentes d’être d’une incommensurable laideur, les tiques vivant en Suisse peuvent transmettre des maladies graves. Les deux plus importantes sont la borréliose (ou maladie de Lyme) et l’encéphalite à tiques (FSME). Le traitement de la borréliose, causée par une bactérie, repose sur les antibiotiques (lire l’encadré). Il n’existe par contre pas de traitement contre l’encéphalite à tiques (FSME), provoquée par un virus. La seule protection consiste à se faire vacciner. Une infection FSME est susceptible de provoquer de violents maux de tête, de la photophobie, des vertiges ou encore des difficultés d’élocution et de locomotion pouvant persister des mois. Pire encore, des paralysies des bras, des jambes ou des nerfs du visage peuvent survenir et entraîner une invalidité. Environ 1% des patients décèdent.
Le vaccin? Maintenant!
Rien de très surprenant dès lors à ce que l’OFSP recommande la vaccination pour toutes les personnes, dès 6 ans, qui habitent ou séjournent dans une région d’endémie et qui peuvent être en contact avec l’habitat naturel des tiques. Ces dernières raffolent des zones herbeuses et buissonnantes, notamment dans les sous-bois. Les tiques porteuses du virus FSME sont surtout présentes dans le nord-est du pays, mais on en trouve aussi en Suisse romande, notamment dans le vallon de Saint-Imier et les régions de Moutier (BE), Portalban, Autavaux, Franex, Nuvilly et Villeneuve (FR), ou encore Cudrefin, Salavaux, Charey, la plaine de l’Orbe et la région environnante (VD). Le risque d’être piqué est le plus important de février à mi-juin et de mi-août à octobre. Il est donc encore temps de vous faire vacciner!
La vaccination, prise en charge par l’assurance maladie de base, nécessite trois injections (48.20 fr./dose, consultation non comprise). Les deux premières doses sont administrées à un intervalle de 1 à 3 mois et offrent déjà une protection d’environ 95%. La troisième est administrée après 5 à 12 mois et permet de faire monter la protection à 99% pendant dix ans. Le vaccin est en général bien supporté et les réactions graves restent rares.
Sébastien Sautebin
Examinez soigneusement votre peau
La borréliose transmise par les tiques touche l’ensemble du territoire et concerne quelque 3000 personnes par année. Si la maladie n’est pas traitée à temps, elle peut provoquer de l’arthrose, des atrophies cutanées et même des troubles du comportement. Comme il n’existe pas de vaccin, il est conseillé, en zone d’habitat des tiques, de porter des vêtements couvrant la peau et fermant bien et d’éviter les sous-bois. On peut aussi utiliser des produits répulsifs. Après une balade, examinez soigneusement votre peau et celle de vos enfants, enlevez les éventuelles tiques avec une pincette, puis désinfectez. Si une auréole rouge apparaît, contactez votre médecin.