Des pièces détachées sous embargo
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Bon à Savoir 01-2005
12.01.2005
Dernière mise à jour:
06.03.2023
Laurent Zahn
Lorsqu’un appareil tombe en panne, on peut le confier au service après-vente du fabricant ou de l’importateur. Ce qui implique des délais parfois incertains, des difficultés pour confectionner un paquet, des frais d’envoi et des coûts de réparation qui peuvent être prohibitifs. Autres solutions: le confier à un atelier indépendant ou le réparer soi-même si on est bricoleur. Il est alors capital que le fabricant ou l’importateur soit disposé à fournir les pièces détachée...
Lorsqu’un appareil tombe en panne, on peut le confier au service après-vente du fabricant ou de l’importateur. Ce qui implique des délais parfois incertains, des difficultés pour confectionner un paquet, des frais d’envoi et des coûts de réparation qui peuvent être prohibitifs. Autres solutions: le confier à un atelier indépendant ou le réparer soi-même si on est bricoleur. Il est alors capital que le fabricant ou l’importateur soit disposé à fournir les pièces détachées.
Nous avions déjà informé nos lecteurs dans des rubriques précédentes (BAS 11/99 et 10/03) du cas d’école que représentent nos démêlés avec la maison Jura. Celle-ci refusait de livrer les pièces détachées pour ses machines à café de la série Impressa.
Un tel refus constituant une entrave à la concurrence (un consommateur doit être libre de choisir l’entreprise à qui il confiera son appareil), nous avions saisi la Comco (Commission de la concurrence). Après diverses péripéties et contretemps, cette dernière avait obtenu de Jura un accord devant permettre la livraison de ces fameuses pièces de rechange.
Mais le contrat présenté par Jura comportait quelques clauses plutôt restrictives. La plus invraisemblable: l’obligation préalable d’acheter un stock de quelque 15 000 fr. de pièces (choisies par Jura)! Transposée au monde de l’automobile, cela obligerait un garage indépendant à se constituer chez VW par exemple un stock de 300 000 fr. pour pouvoir ensuite commander un balai d’essuie-glace…
Nous avons soumis ces clauses incroyables à la Comco qui, disposant apparemment d’aussi peu de moyens que d’autorité, n’a pas (encore?) repris le dossier.
Le cas de Jura n’est de loin pas unique. D’autres fabricants refusent de livrer leurs pièces de rechange, tant aux particuliers qu’aux ateliers indépendants. Citons les plus connus, produisant des appareils ménagers grand public: FrancisFrancis (machines à café au design original), Nespresso pour leur série ES, Vorwerk pour les mixers Thermomix par exemple.
C’est tout le contraire pour les gros appareils ménagers. Excepté quelques sous-marques de grandes surfaces, on peut se procurer toutes les pièces, si l’appareil n’est pas trop vieux (10 - 20 ans selon la marque).
Enfin, pour les appareils électroniques, mis à part le «low-cost» tel que Qonix, les ateliers sont servis correctement. En revanche, les commandes des particuliers sont souvent refusées, même par des marques réputées comme JVC ou Panasonic. Mais vu le niveau de compétence requis pour réparer ces articles, les demandes sont plutôt rares.
Pas d’obligation légale
Actuellement, il n’existe aucune obligation légale pour un fabricant de fournir des pièces de rechange. Les recommandations de la FEA (Association suisse des fabricants et fournisseurs d’appareils électrodomestiques) concernant le service après-vente ne mentionnent pas non plus un tel engagement.
A défaut d’une réelle efficacité des autorités chargées de veiller au respect des lois du marché et de la protection des consommateurs, ces derniers doivent donc veiller, lors de leurs achats, à privilégier les marques assurant une disponibilité en pièces de rechange correcte.
Laurent Zahn
(*) La Bonne Combine
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